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Un autre version de la chanson :
« Pomme, Pêche, Poire, Abricot, Y’en a une de trop !… »
Là aussi, il s’agit de découvrir l’intrus.
Mais, chacun des protagonistes de l’histoire a de sérieux arguments pour
justifier qu’il ne s’agit pas de lui…
Alors, saurez-vous le repérer ?
Pelle, Pioche, Pique et Râteau
dessin conte pour enfants
Il était une fois une chanson qui disait :
« Pelle, Pioche, Pique et Râteau, y’en a une, y’en a une, Pelle, Pioche, Pique
et Râteau, y’en a une de trop ! »
Oui, mais laquelle ?
Serait-ce Pelle ? Pelle adorait travailler la terre, comme Pioche et Râteau.
Elle allait volontiers dans le jardin, comme ses deux autres acolytes. Qui plus
est, Pelle, Pioche et Râteau avaient toutes les trois un manche. Alors que
Pique, même si elle était aussi filiforme qu’elles, n’avait pas un tel
accessoire…
Serait-ce donc Pique l’intruse ? Rien n’était moins sûr. Car Pique avait des
arguments. D’abord son nom qui commençait par un P comme Pelle et Pioche. Et son
usage qui pouvait la transformer en une arme dangereuse, comme ses voisines. Ne
disait-on pas : un coup de pelle ? Ou bien un coup de pioche ? Et sûr que comme
elles étaient montées, ça devait faire plutôt mal ! Presque davantage qu’elle,
qui se contentait de piquer.
Alors, était-ce Râteau qui était de trop ?
-« Que nenni » répondait celui-ci, « ce ne peut pas être moi, je suis celui qui
donne le rythme à la chanson. Si on m’enlève, forcément, ça ne va plus. Écoutez
ce que cela donnerait : Pelle, Pioche et Pique, Pelle, Pioche et Pique… Vous ne
trouvez pas que c’est un peu monotone, comme air ? Alors que, par exemple, si
vous supprimez Pioche, c’est à peine si on le remarque. Pelle, Pique et Râteau,
Pelle, Pique et Râteau… Pas mal, non ? »
Pioche lui jeta un regard courroucé. Insinuait-il que c’était elle l’intruse ?
Non mais pour qui se prenait-il, ce Râteau de pacotille ? Sûr qu’avec ces
piquants ébouriffés qui lui donnaient un air stupide, c’était lui l’erreur !
-« Un air stupide ? Moi, avec ma coupe ultra moderne, non mais tu vas voir de
quel bois je me chauffe, espèce d’outil primaire ! »
Et sur ces entrefaites, un combat s’engagea entre Pioche et Râteau, d’une grande
violence. Pelle essaya de s’interposer, mais elle reçut un coup de Pioche par
derrière qui l’irrita profondément. Instantanément, elle riposta. Et pan, dans
les dents de Râteau !
Alors, Pique, qui avait l’âme guerrière, rejoignit bientôt la bataille. Si bien
que les quatre protagonistes se retrouvèrent toutes en train de ferrailler
hargneusement. Le combat fut rude car les ardeurs étaient tenaces.
-« Hé ! » cria Sécateur, « à quoi jouez-vous donc, Pelle, Pioche, Pique et
Râteau ? »
-« Y’en a une de trop parmi nous ! » répondit Pelle, en soufflant.
-« Alors on l’élimine ! » ahana Pioche, en transpirant.
-« Et vous allez voir qui va rester ! » proclama Pique, d’un air triomphant.
-« Scrogneugneu, espèces de manches à balai stupides, mandibules sans esprit… »
cria Râteau, en tapant.
-« Holà, holà ! A vous voir vous battre ainsi, telles des épées, vous me faîtes
plutôt penser aux quatre mousquetaires. Et vous connaissez leur devise : un pour
tous, et tous pour un ! Alors, unissez-vous, c’est mieux pour résister aux
dangers… » suggéra Sécateur.
-« Les quatre mousquetaires… C’est pas mal du tout. Que pensez-vous de l’idée,
les amis ? » murmura Pelle, pensive.
-« Tout à fait nous : courage, ténacité, solidarité… Je nous reconnais bien
là… » affirma Pioche, enthousiaste.
-« Adopté ! » clama Pique, réjouie, « voici Pelle, Pioche, Pique et Râteau, les
quatre mousquetaires ! Prends garde à toi, l’ennemi ! »
-« Alors, les amis, tous en croix pour le serment : un pour tous, et tous pour
un ! »
Placés aux quatre angles d’un carré, Pelle, Pioche, Pique et Râteau
s’inclinèrent solennellement, et se croisèrent au centre.
-« Un pour tous, et tous pour un ! » crièrent-ils, d’une même voix.
Les voilà unis comme les doigts d’une main.
Ah, zut, ça ne colle pas cette expression. Il en faudrait un cinquième pour que
ça marche. Alors, peut-être que Sécateur pourrait se joindre à eux… Qu’en
dites-vous ?
Créé le 27 septembre 2006 par Valérie Bonenfant
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