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Les ressources vivantes

 

La production agricole a permis de nourrir des populations de plus en plus nombreuses. En conséquence, il a fallu augmenter les surfaces cultivées et progressivement l'impact de l'homme a atteint de plus en plus de milieux. Le processus d'influence mutuelle entre démographie et production alimentaire s'est enclenché. Claudine Friedberg
Muséum National d'Histoire Naturelle

Claudine FRIEDBERG est professeur au laboratoire d'Ethnobiologie-Biogéographie du Muséum National d'Histoire Naturelle et Directeur de l'URA 882 du CNRS "Appropriation et Socialisation de la Nature : pratiques, savoirs, représentations".

Depuis l'invention de l'agriculture il y a environ 12.000 ans, l'homme détruit d'abord la végétation existante par essartage (préparation des champs par coupes et généralement brûlis) quand il s'agit des forêts, par écobuage (brûlis de mottes de terre retournées avec herbes et racines) quand il s'agit de prairies ou de savanes. Mais la fertilité due aux cendres disparaît rapidement, la végétation spontanée reprend ses droits et généralement il faut abandonner le champ que l'on avait cultivé au bout d'une ou de quelques années de culture pour aller en ouvrir un autre plus loin. La méthode de l'essartage et du brûlis qui permet la reconstitution de la forêt quand le cycle de rotation est suffisamment long, entraîne sa destruction progressive quand il s'accélère.

A notre époque, il n'existe plus de milieux vierges et la population mondiale ne cesse de croître. Mais il ne faut pas oublier que nous n'avons atteint le premier milliard d'hommes qu'au milieu du siècle dernier.

L'homme a dû dans le même temps perfectionner ses techniques de production agricole et trouver de nouveaux moyens pour fertiliser ses cultures. Il a profité des limons apportés par les crues des fleuves, il a drainé des terres, il en a irriguées d'autres. Il a utilisé des engrais animaux, végétaux et minéraux.

Les différentes sociétés humaines, au fur et à mesure qu'elles détruisaient les ressources de la flore et de la faune sauvages, ont inventé des pratiques en permettant le renouvellement. En effet dans la plupart des sociétés, ces ressources ont continué à jouer un rôle important : comme complément alimentaire des produits issus de la culture et de l'élevage (en particulier pour les protéines et les vitamines), et comme fourniture de matériaux indispensables à l'existence de ces sociétés (combustible, bois de construction, tanins, colorants, fibres, plantes médicinales...). Cependant, contrairement à ce que l'on déclare souvent, les sociétés humaines "traditionnelles" ne vivent pas en "équilibre" avec le milieu grâce au respect d'on ne sait quelles règles immuables, mais elles doivent faire face à un ajustement constant entre leurs besoins qui évoluent et ce que leur offre leur environnement. Certaines n'ayant pas su préserver les potentialités de productivité de leur milieu se sont déplacées pour chercher ailleurs des moyens d'existence, chassant parfois les populations locales, d'autres ont su aménager sur place leur espace de vie. Quand les espaces non peuplés se sont raréfiés, l'aménagement de l'environnement est devenu pour tous un impératif de survie.

Ainsi dans nos pays, les communautés paysannes en sont venues à mettre en défens une partie des forêts et à les gérer de façon rationnelle pour assurer leurs ressources en combustible et en bois de construction. En même temps, ces mêmes forêts ont servi de réserves de gibier. Mais souvent ces mêmes communautés paysannes ont été progressivement dépossédées des zones forestières qu'elles géraient collectivement par de nouveaux propriétaires, nobles ou bourgeois, puis souverains qui les ont gérés au nom de l'État.

Là où les paysans ne disposaient pas de forêts ce sont les haies vives qui ont abrité les arbres fruitiers, le bois de chauffe et les essences destinées à la fabrication des outils ou la construction. Les arbres d'intérêt économique existaient non seulement dans les zones bocagères, mais aussi le long des chemins et autour des habitations dans les "open field" de grande culture.

De la même façon, dans les régions tropicales du globe, les populations rurales se sont efforcées d'assurer le renouvellement des ressources que leur offre leur environnement ; par exemple en maintenant et en protégeant les espèces utiles lors des essartages ; en plantant et en transplantant des espèces pérennes qui subsisteront après l'abandon des jardins. Ainsi se constituent des systèmes agroforestiers qui répondent aux différents besoins des sociétés locales, y compris les besoins en gibier quand les animaux sont attirés par les fruits ou les tubercules qu'ils peuvent y trouver. Les agroforêts qui comportent des espèces cultivées mais aussi des espèces sauvages à différents stades de domestication, peuvent également répondre aux besoins du marché.

Certains espaces que les biologistes ont longtemps cru "naturels" sont le produit de l'action des hommes. C'est par exemple, le cas des "parcs" à espèces dominantes, palmiers à huile ou Acacia en Afrique, ou des agroforêts à Damar en Indonésie. Combien de Français savent que leurs forêts sont le résultat de siècles de gestion ?

Partout, les sociétés humaines se sont entourées d'un environnement dans lequel la biodiversité naturelle a été remplacée par une autre qui leur convenait mieux.

Ainsi se sont édifiés les paysages que nous connaissons actuellement et qui pour beaucoup constituent "la nature" alors qu'en fait ils sont le résultat d'une histoire socioculturelle.

Spécialisation des productions

Au cours de l'histoire, les sociétés se sont complexifiées, tandis que le développement du commerce et des transports a permis la spécialisation des productions destinées au marché. Des systèmes de subsistance poly-culturaux on est passé à des systèmes monoculturaux de produits commercialisables, entraînant une fragilisation aussi bien sur les plans écologique qu'économique.

Pour ce qui est des ressources de la flore et de la faune sauvage, les besoins augmentant en même temps que l'urbanisation, on est allé exploiter chez les voisins ce que l'on n'avait plus chez soi. Cette exploitation des ressources de territoires lointains est très ancienne. On sait qu'elle existait au temps des Egyptiens qui allaient chercher du bois de cèdre dans les montagnes du Liban. Elle s'est poursuivie durant l'empire romain tout autour de la Méditerranée. De la même façon, les Chinois s'approvisionnaient en santal provenant des îles orientales de l'Archipel de la Sonde.

Mais l'exploitation de type colonial a surtout été développée par les Européens à partir du XVIème siècle puis s'est renforcée au XIXème, pour se déployer également à partir des anciennes colonies européennes devenues indépendantes dans les Amériques. Il s'est principalement agit d'une exploitation minière, c'est à dire d'une exploitation qui, sans se préoccuper des possibilités de renouvellement de la ressource, ne vise que le profit immédiat de personnes extérieures aux sociétés locales.

Cependant, face au risque de voir disparaître des ressources essentielles à l'économie des États concernés, et en particulier du bois nécessaire aux constructions navales, on en est venu, dès la deuxième moitié du XIXème siècle, à envisager une gestion rationnelle des forêts et des plantations systématiques d'espèces utiles (par exemple le teck et plus tard l'hévéa), comme on le faisait depuis des siècles en Europe occidentale. C'est aussi à cette époque qu'est née l'idée des réserves naturelles destinées à conserver la diversité de la flore et de la faune dans l'état où elle était au moment où ces réserves sont créées. L'objectif était de mettre des zones considérées comme particulièrement riches biologiquement à l'abri d'une exploitation qui risquait d'entamer cette richesse et surtout de les voir disparaître après défrichement et transformation en zones de cultures permanentes sous la pression d'une expansion démographique non maîtrisée.

Toutefois, en dessaisissant les populations locales de leurs responsabilités, ne risque-t-on pas d'aboutir à un effet inverse de celui que l'on veut obtenir ? Pendant longtemps, pour les sociétés humaines, il ne s'agissait pas d'exploiter les ressources du milieu mais d'utiliser les différents êtres qui peuplent leur environnement pour assurer leur subsistance et la continuité du groupe social. Les rapports avec ces êtres vivants sont vécus à l'intérieur des relation sociales et la coupure nature/culture n'a pas de sens. Tous les êtres participent du fonctionnement d'un univers qui comprend les vivants et les morts, des êtres de l'au-delà et des dieux. Il faut comprendre qu'à notre époque, nous vivons l'aboutissement d'un long processus qui a construit une distance qui n'a fait que grandir entre l'homme et les autres êtres vivants, tandis que les relations que nous entretenons avec eux sont vécues non plus dans le cadre global de la société mais de façon individuelle.

Cependant, même dans nos sociétés modernes (ne pas confondre modernisme et modernité), les choses ne sont pas si simples et les objets ne sont pas toujours uniquement "ce qu'ils sont" pour tous et en toutes circonstances. Il n'est pas question pour autant d'attribuer comme le réclament les partisans de la "deep ecology" aux autres êtres des droits particuliers puisqu'ils n'existent que dans leurs relations aux hommes.

Chacun ressent de façon plus ou moins confuse que ce ne sont pas seulement nos ressources naturelles qui sont en jeu ; il s'agit d'un certain type de rapport au vivant, c'est-à-dire à nous-mêmes. On ne peut pas prétendre que les sociétés traditionnelles aient jamais agi de façon consciente et intentionnelle pour préserver leur environnement. Elles agissaient de façon à assurer leur continuité et savaient que cela nécessitait de préserver le renouvellement des autres êtres vivants..

C'est en raison de la distance que notre culture a construite avec la nature que nous sommes dans l'obligation d'inventer de nouveaux rapports à ces autres êtres vivants de façon à assurer la continuité d'une certaine conception de l'humanité.

POUR EN SAVOIR PLUS

Haudricourt A.G. et Hedin L.,
L'homme et les plantes cultivées. Paris, A.M. Métailié, 233 p., 1987. (1ère édition, 1943).

Harlan J.R.
Les plantes cultivées et l'homme. Paris, Presses Universitaires de France. 414 p., 1987.

Hladik C.M., Hladik A., Linares O.F., Pagasy H., Sempla A. et Hadlay M. Ed.,
Tropical Forset People and Food. Biocultural Interactions and Applications to development. Paris. UNESCO et The Parthenon Publishing Group. Man and the Biosphere Séries, 1994, n° 13

dernière mise à jour : 21/03/2018

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