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Les fourmilières sont souvent habitées par des coléoptères et d'autres
insectes appelés myrmécophiles (littéralement "aimant les
fourmis") qui sont des résidents permanents. Certains de ces insectes
sont parasites, d'autres symbiotiques.
De la même, manière certaines espèces de fourmis vivent comme parasites
sociaux temporaires ou permanents dans des fourmilières d'autres espèces.
La fourmi esclavagiste d'Amazonie effectue des raids contre des colonies
voisines et ramène dans sa fourmilière la partie du couvain non consommée sur
place pour servir d'esclaves une fois adulte. Ces fourmis esclaves creuseront
des tunnels et donneront des soins au couvain.
Certaines espèces de fourmis sont peu appréciée des hommes à cause de leurs
piqûres.
Les ouvrières des fourmis chasseresses américaines sont dotées d'énormes
mandibules en crochet et infligent une piqûre cuisante.
Les colonies de cette espèce organisent chaque jour un raid avançant sur un
front d'une quinzaine de mètres. Ces fourmis capturent, dépècent et ramènent
à leur bivouac de nombreuses proies comme les cafards et les tarentules qui
n'ont pas réussi à leur échapper. Des oiseaux au nid, des serpents acculés
ou d'autres petits animaux peuvent également être tués par leurs piqûres.
Les dorylines africaines et les terribles magnans effectuent le même genre de
raids qui commencent habituellement au début de la soirée. De nombreux
arthropodes, de petits mammifères forestiers et même des animaux domestiques
piégés dans les enclos sont parfois tués dans ces raids.
Cependant l'impact écologique et économique des fourmis est difficile à déterminer.
Les espèces qui récoltent les graines sont nuisibles à l'agriculture
lorsqu'elles sont excessivement nombreuses dans les champs de céréales ou les
entrepôts, mais leur présence peut également avoir un effet positif sur la
production en limitant la pullulation de coléoptères parasites nuisibles.
Les fourmis qui élèvent des pucerons détruisent souvent les gazons et
les jardins, mais il faut également considérer l'aspect bénéfique de leur
action sur l'aération du sol.
De leur côté les fourmis chasseresses et prédatrices contribuent de façon
importante à l'économie forestière dans les zones tropicales en exterminant
des insectes plus nuisibles.
De ce fait, elles sont parfois les bienvenues dans les habitations humaines.
Dans ce cas les fourmis ne font plus office de nuisible mais vont alors plus
particulièrement chasser les nuisibles.
L'acacia est un arbuste qui ne pourra se développer qu'à la curieuse condition
d'être habité par des fourmis. Pour s'épanouir il a en effet besoin que des
fourmis le soignent et le protègent. Par conséquent il s'est quasiment
transformé en terrain favorable à l'installation d'une fourmilière.
Toutes les épines de ses branches sont creuses et dans chacune d'entre elles on
peut installer tout un ensemble de salles spécialisées, et permettre ainsi
l'installation des fourmis.
De plus, les branches attirent souvent des pucerons blancs dont le miellat fait
la joie des ouvrières et des soldates. On trouve également sur certaines espèces
d'acacia des petits geysers qui secrètent de la sève dont les fourmis sont
particulièrement friandes ainsi que des petites graines particulièrement
riches en protéines à l'extrémité de certaines branches.
En échange de tout cela les fourmis remplissent leur devoir d'hôtes. Elles évacuent
toutes les sauterelles, chenilles et autres dangers qui pourraient gêner le développement
de l'arbuste.
Les acacias poussent généralement dans les zones arides c'est pourquoi les
fourmis luttent aussi contre les prédateurs et adversaires végétaux de
l'arbuste : lierres, plantes grimpantes et autres plantes qui viendraient puiser
les richesses minérales du sol.
Une telle collaboration permettra à l'acacia de s'élever le plus souvent
au-dessus de la masse des autres arbres afin de capter la plus grande partie
des rayons solaires et favoriser ainsi son développement.
Prélèvements de graines par certaines espèces
de fourmis, qualifiées de " moissonneuses " (genre Messor ou
Pheidole).
Prélèvements de sève (Solenopsis, Formica,
Dorylus).
Défoliations : la plupart des espèces
responsables de ces défoliations sont des coupeuses de feuilles et
utilisent ces fragments de végétaux comme substrat de leur culture de
champignons. Elles sont qualifiées de "champignonnistes" (genre
Atta et Acromyrmex) et utilisent ce champignon pour leur alimentation.
...et 2 types de dégâts indirects :
Les cultures peuvent être d'abord infestées
d'insectes phytophages (de type pucerons) que les fourmis protègent et dont
elles assurent la pérennité.
De plus certaines fourmis (Solenopsis) sont
si agressives que des agriculteurs refusent d'aller travailler dans les
champs et sont ainsi contraints à abandonner les cultures au profit des
fourmis (tout cela est tiré d'un livre scientifique et non de X-files...).
Ce rôle de ravageur est cependant à nuancer,
d'abord parce que ces fourmis nuisibles aux cultures ne vivent qu'en zone
tropicale, et ensuite parce que ce rôle de ravageur n'est pas la seule conséquence
de l'activité de la colonie de fourmis. Ces insectes restent en effet
omnivores, ce qui limite l'importance des dégâts.
De plus la présence de ces fourmis sur un végétal peut s'avérer bénéfique
pour ce végétal, car elles se posent également comme prédateurs d'insectes
phytophages (chenilles,...) ou en compétiteur vis à vis d'autres insectes
ravageurs (une plante colonisée par des fourmis est souvent peu attaquée par
d'autres phytophages, du fait de la nature " guerrière " et carnivore
des fourmis...).
Au total on ne considère pas vraiment les fourmis comme de réels ravageurs de
culture, sauf pour le cas particulier que représentent les fourmis
champignonnistes.
En effet, les Attini (c'est le nom scientifique
donné à toutes les fourmis champignonnistes) ne sont pas omnivores et elles
représentent, du fait de leur activité de stockage de fragments de feuilles,
un véritable danger pour les agriculteurs : elles conduisent une défoliation
massive des végétaux, d'autant plus rapidement que le nid est grand ou que la
densité des nids au sol est forte.
Du fait de leur importance agronomique, ces fourmis font l'objet de recherches
beaucoup plus importantes : il a ainsi été montré que cette activité de
stockage de matière organique conduit à un enrichissement minéral des sols
tropicaux. On sait également que les champignons cultivés sont très spécifiques.
De nombreuses questions restent cependant en suspend, notamment en ce qui
concerne leur physiologie : on suppose par exemple que les fourmis sécrètent
un liquide fongistatique qui bloque la croissance des champignons autres que
celui qu'elles cultivent, un bactériostatique et probablement un facteur de
croissance sélectif. Toutes ces substances intéressent sérieusement les
chimistes et les pharmacologues.