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I. — QUELQUES DEFINITIONS. A) L'écologie (du grec oïkos : maison, milieu — même racine que « économie ») est la science qui étudie les relations des êtres vivants entre eux et avec leur milieu ; l'action des êtres vivants sur leur milieu et de ce milieu sur les êtres vivants. L'écologie, science moderne (le mot a été utilisé pour la première fois en 1866 par un zoologiste allemand, Haeckel), science de synthèse, peut donc être envisagée de deux points de vue différents, qu'il est d'ailleurs souvent souhaitable de rendre complémentaires : 1) ou bien, par « êtres vivants » on entend essentiellement les plantes et les animaux, sans accorder à l'homme une place de premier plan. Dans ce cas l'écologie est « annexée » par les biologistes. Elle permet un renouvellement de l'enseignement des sciences naturelles en donnant la priorité aux études des êtres vivants dans leur milieu. L'enseignement de l'écologie a été introduit en 1967 dans les programmes des classes de le D et de Terminale C. 2) ou bien — et c'est l'acception la plus large et la plus moderne — non seulement on inclut l'homme dans les êtres vivants — ce qui relève de l'évidence la plus absolue — mais on lui accorde une place proportionnelle à l'importance actuelle de son action sur le milieu. L'écologie prend alors une dimension sociale et économique et s'articule avec les sciences humaines. La médecine même traite d'écologie humaine lorsqu'elle étudie l'action de divers facteurs du milieu sur la santé de l'homme... B) L'environnement a été ainsi défini par le colloque international organisé conjointement par le Ministère de l'Education nationale et le Ministère de la Protection de la Nature et de l'Environnement et qui s'est tenu à Aix-en-Provence, du 16 au 21 octobre 1972 : « L'environnement est l'ensemble des êtres et des choses qui composent l'espace proche ou lointain de l'homme, sur lesquels il peut agir, mais qui, réciproquement, peuvent agir sur lui et déterminer ainsi totalement ou partiellement son existence et ses modes de vie ». Cité in « L'Education » II. — QUE REPRESENTENT, POUR LES ENFANTS DE 6 A 11 ANS, LES TERMES D'ENVIRONNEMENT, D'ECOLOGIE, DE POLLUTION ? Entendant parler de tous ces problèmes — souvent par les mass media — comment nos enfants réagissent-ils ? Se sentent-ils concernés ? Est-il important de les aider à classer, à clarifier les connaissances qu'ils ont déjà acquises, à réfléchir sur un ensemble de données qu'ils ont souvent perçues de façon fragmentaire ? Une enquête, commencée en janvier 1973 nous montre bien que les enfants ont beaucoup entendu parler de ces questions. Souvent même, ils se sont déjà forgé une opinion. Interrogés sur ce qu'est, pour eux, l'environnement, des enfants de 8 à 10 ans, élèves dans différentes écoles de la région parisienne, répondent : au C.E.1 au
C.M.1 les enfants ont une vision plus complète : C'est différent pour ceux qui habitent à la campagne, à la ville. En ville, c'est tout ce qu'on voit quand on marche dehors : les vitrines, les magasins, les maisons, les bâtiments, la rue. Les meubles, les éclairages tout ce que l'on trouve dans la maison. A la campagne, c'est la nature. En cinquième, Marie-Paule (13 ans) parvient à une synthèse : L'importance accordée en ce moment à tous ces problèmes n'est pas toujours mise en relation avec leur aggravation récente mais avec l'amélioration des moyens qui nous permettent d'agir pour leur trouver des solutions :
Raymond (12 ans) : Et si l'on demande aux enfants de parler de la nature, leurs réponses sont souvent teintées de nostalgie :
Au.C.E.1 :
Au C.M.2, l'importance vitale de la nature est également évoquée : Les problèmes de pollution ne sont pas non plus inconnus des enfants. Comme pour ce qui précède, leurs réponses témoignent d'une curiosité et d'un intérêt réels ; mais d'un niveau d'information souvent imprécis et peu objectif. Au
C.E.1 :
Au C.E.2, la vision est plus panoramique : Les enfants sont sensibles au danger que la pollution représente pour les animaux, pour l'homme. — La pollution, c'est des microbes dangereux qui peuvent donner des maladies aux chiens, aux animaux... La pollution, Enfin, les
conclusions sont parfois formelles : Quelquefois plus
nuancées : III. L'IMPORTANCE DES PROBLEMES. Dès 6 ou 7 ans, les enfants ont donc entendu parler d'environnement, de pollution. Certains enfants abordent les problèmes à partir d'un détail, d'autres au contraire d'une façon synthétique et globale... C'est à partir de leur vision des faits, de leurs expériences personnelles qu'on pourra 1) les faire réfléchir et acquérir une attitude scientifique... 2) leur faire découvrir quelles sont les actions efficaces à leur niveau... Par ailleurs, il est intéressant de chercher à savoir où se situent les préoccupations de nos élèves par rapport à celles des adultes qui les entourent. Le diagramme extrait du rapport Meadows permet de représenter les intérêts humains en fonction du temps et de l'espace auxquels ils se rapportent.
Avec des adolescents, même relativement jeunes, il est possible d'analyser et de comparer les contenus de différents journaux en utilisant ce graphique. Des points de différentes couleurs représenteront les contenus des principaux articles publiés dans une gazette locale, dans un journal du soir ou dans un grand quotidien de réputation internationale. Lequel de ces journaux aura placé le plus de points dans le coin supérieur droit du diagramme, dans la partie inférieure gauche ? Le rapport Meadows commente ce graphique en précisant que : « les perspectives de chaque homme sont liées à sa culture, à son expérience, et à l'imminence des problèmes auxquels il se trouvera confronté. La plupart des gens ont résolu avec succès leurs problèmes dans un contexte spatio-temporel restreint avant de se sentir concernés par des problèmes moins immédiats dans un contexte plus large. En général, plus les problèmes sont à longue échéance et leur impact étendu, plus est restreint le nombre d'individus réellement soucieux de leur trouver une solution. Bien des personnes consacrant toute leur énergie à résoudre un problème local et immédiat voient leurs efforts annihilés par des événements survenant dans un contexte plus large ». Il est donc important de définir les niveaux d'action dans le temps et dans l'espace et d'analyser avec les enfants ce qu'ils peuvent faire à l'école, dans leur famille, en week-end, pour les faire réfléchir, ensuite, sur des problèmes plus larges... En fin de cours moyen, les élèves pourront comprendre que sur notre terre, « tout se tient ». Ils pourront envisager les interactions écologiques et les perspectives d'avenir à l'échelle de la planète, définir les conditions nécessaires à la vie. Où se trouvent réalisées ces conditions nécessaires à la vie ? Les enfants répondront d'abord « sur toute la terre ». Mais, s'ils réfléchissent davantage ils découvrent vite que la vie n'est possible que dans une très mince pellicule au-dessus ou au-dessous de la surface du sol. Même si certaines graines ou spores peuvent être entraînées par des courants aériens jusqu'à 5 000 m au-dessus du sol, les oiseaux et les insectes ne s'élèvent guère au-dessus de 800 m. Dans les océans, les algues microscopiques du plancton, chlorophylliennes, ont besoin de lumière et se développent par conséquent dans les couches superficielles. Les poissons ou crustacés abyssaux, aux formes étranges ne dépassent pas 11 km en profondeur au-dessous de la surface. La surface du sol elle-même d'ailleurs, n'offre pas toujours des conditions bien favorables à la vie. Les élèves sont toujours étonnés lorsqu'ils observent l'étendue relative des déserts du globe, déserts chauds des tropiques, déserts glacés des calottes polaires et des hautes montagnes, déserts de certaines mers sursalées (mer Morte). La masse des êtres vivants de la planète, ou biosphère, est donc limitée dans l'espace. Si l'on représente la planète terre par un cercle d'un diamètre de 13 cm, la pointe effilée d'un crayon dessine un trait d'une épaisseur bien supérieure à l'épaisseur réelle de la biosphère. L'aventure des cosmonautes montre bien à quel point la vie n'est possible que dans des conditions bien déterminées. Les astronautes marchent sur la lune, mais autour d'eux, scaphandre ou capsule permettent de recréer une biosphère à leur mesure, reconstituée grâce aux éléments emportés au départ. Des accidents tragiques survenus lors du retour de trois cosmonautes soviétiques ont tristement rappelé que les conditions réalisées sur la biosphère doivent être constamment maintenues autour des cosmonautes. Notre avenir dépend de la prise de conscience par chacun de nous, de la solidarité de tous les habitants de ce vaisseau spatial. Notre vie, la vie des générations futures ne sera « digne d'être vécue » que si cette solidarité, à l'échelle mondiale, se traduit immédiatement par des actes efficaces. Un cosmonaute américain n'a-t-il pas dit, à son retour, sa joie de retrouver « sa planète » : « Finalement, on est bien chez nous, et on a beaucoup à y faire ». Il est essentiel que le plus grand nombre possible d'adultes comprennent que chaque problème doit trouver une solution à son niveau, ce qui suppose que l'on fasse naître, dès l'école élémentaire, le souci d'analyser les véritables liens qui nous unissent à notre environnement... Pour sensibiliser les enfants, pour développer leur aptitude à la réflexion et leur faire prendre conscience que les jugements ne doivent pas être affectifs et passionnés, mais clairvoyants, rationnels, basés sur des données objectives, scientifiques, en un mot pour créer chez eux une véritable conscience de l'environnement, il est nécessaire que les maîtres disposent de documents nombreux et variés. Ce fascicule est destiné à donner aux maîtres quelques documents, exposant le point de vue de l'écologiste, du géographe, de l'urbaniste et permettant d'organiser le travail des enfants selon les ressources du milieu local, et les motivations suscitées par l'actualité... Il est inutile de préciser qu'ils ne constituent en aucun cas un programme mais simplement une source d'information et de réflexion pédagogique... |
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