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Un conte qui rêve à des motos sans bruit ni pollution…
Bigasse, un motard, est parti se balader dans les montagnes avec son engin.
Soudain, plus de bruit de moteur, ni de fumée au pot d’échappement !
Serait-ce une panne ? Pas du tout, bien au contraire…
Zinglinglin, la moto verte
dessin conte pour enfants
Il était une fois une moto qui s’appelait Zinglinglin, et qui en avait assez de
pétarader et de rejeter de la fumée noire.
Un jour, elle décida purement et simplement de s’arrêter. Son motard assis sur
elle, elle cessa soudain tout bruit et toute pollution.
Celui-ci, du nom de Bigasse, crut d’abord à une panne. Il vérifia sa jauge
d’essence, mais l’indicateur indiquait le plein, alors il voulut examiner plus
en détail. Il stoppa sa moto et commença à bricoler dans le moteur, les freins
et les suspensions. Son chiffon à la main, il nettoya tout ce qu’il démontait,
pièce par pièce.
-« Chouette ! Il me fait la grande toilette… On dirait qu’il a compris que je ne
veux plus de cette graisse noire et de ces poussières collantes. Il est sympa ce
motard ! » se dit Zinglinglin.
Quand il eut fini d’astiquer tout de fond en comble, sans avoir repéré une
quelconque anomalie, Bigasse remonta sur sa machine. Un coup de pédale… Deux,
puis trois… Toujours rien au démarrage…
-« Allons bon, qu’est-ce qui lui arrive à celle-là ? C’était pourtant bien,
cette virée dans la nature… » maugréa le motard.
-« Certes, c’était bien ! Et ce sera encore mieux sans le bruit et la fumée.
Allez, tourne la poignée, tu vas voir, ça va marcher… » lui répondit muettement
la moto.
Bigasse, machinalement, sans y croire, actionna sa poignée. Quelle surprise ! Ca
avançait !
-« Ce doit être parce que je suis dans la pente… Ca descend tout seul ! » se
dit-il.
Le motard se laissa emmener. Après tout, c’était confortable les descentes, il
n’y avait rien à faire, qu’à attendre que ça se passe, sans efforts.
Au bout d’une demi-heure de cette allure, Bigasse commença à trouver que la
descente était longue. Il rouvrit ses yeux qu’il avait clos sous l’effet du
silence et du léger vent qui le frôlait doucement.
Mmmmh ! Comme c’était tranquille, la descente… S’il n’avait été sur sa moto,
presque il se serait laissé aller à un petit somme ! Et ces oiseaux qui
chantaient. Jamais, il n’avait remarqué qu’ils donnaient autant. Ils devaient
être des milliers pour siffler comme cela ! Bigasse regarda vers la forêt s’il
les voyait, mais il ne remarqua rien. Puis, il entendit le vent dans les arbres.
-« Ça alors, c’est jour de vent ou quoi… ! Pour faire autant de bruit, il doit y
avoir un avis de tempête. Ouh la… Il faudrait peut-être que je rentre à la
maison… Surtout si je dois pousser ma moto… »
Il s’apprêtait à descendre pour la pousser quand houps, il se rendit compte
qu’il avançait encore.
-« Mais ce n’est pas possible ! Cette descente n’en finit plus… Pourtant, cette
montagne n’était pas si haute… ! »
Il regarda mieux le sol et… contre toute attente, s’aperçut que la pente était
inversée !
-« Une descente montante ? Qu’est-ce que c’est que cette bizarrerie ? Mais, ma
parole, on dirait que nous sommes en train de grimper… Mais comment se fait-il
que je n’entende rien ? Serais-je devenu sourd ? »
Vite, il se retourna vers son pot d’échappement. Ouf ! Il n’y avait pas de fumée
! C’était donc qu’il n’était pas sourd ! Il avait eu peur… Mais la moto, et lui
dessus, continuaient à avancer, sans bruit ni odeur.
-« Ma moto est hantée ! On lui a jeté un sort… Bouh, ce doit être ce ramasseur
de champignons, croisé tout à l’heure, qui lui a fait de la magie ! Avec son
panier, sa canne et son couteau, il avait un air très louche… Maintenant que j’y
pense, j’en ai des frissons ! »
-« Bon… Ça y est… Tu as fini avec tes élucubrations. Ce n’est pas magique… C’est
moi qui ai décidé de tout arrêter, ce fonctionnement bruyant et malodorant…
Regarde ! On n’est pas mieux ainsi ! » dit la moto.
-« Hein, quoi ? J’entends des voix… Comme si ma moto parlait… Ouh la la… Ca ne
va pas du tout, moi ! Je vais rentrer voir un médecin ! » gémit Bigasse.
-« Rassure-toi, tu vas très bien… Alors, si je ne peux pas changer sans
t’inquiéter, ça ne va pas être facile pour nous… Pour moi, c’est décidé, je ne
marcherai plus jamais à l’essence. Faudra t’y faire ! C’est quand même mieux
pour nous deux, il me semble… »
Alors, Bigasse réalisa que sa moto pouvait marcher autrement, et
qu’effectivement, sans le bruit ni la pollution, c’était mieux. D’ailleurs, il
lui sembla soudain qu’il respirait mieux. Du coup, il aspira un grand coup
d’air, comme jamais il n’avait osé le faire auparavant. Le motard redécouvrit le
plaisir de la moto dans la nature, sans les nuisances.
-« Plus jamais, je ne te mettrai de l’essence dans ton réservoir… Ne t’inquiète
pas. » dit-il en caressant sa moto, « d’ailleurs, dès qu’on rentre à la maison,
je te le vidange et le nettoie lui aussi à fond, au chiffon, comme le reste… ! »
-« Alors, on y va ! » lança joyeusement Zinglinglin.
Et voici comment un motard et son engin prirent encore plus de plaisir à être
ensemble, et à se faire des supers balades, silencieuses et respirantes.
Créé le 2 novembre 2007 par Valérie Bonenfant
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