| |
Une enquête de la plus haute
importance…Un chaton a disparu ! Sa maman est très inquiète et est venue quérir
l’aide de Sultan, le chien inspecteur.
Celui-ci va mettre son flair de fin limier au service de cette noble cause.
Va-t-il réussir dans cette délicate mission ?
Sultan mène l'enquête
dessin conte pour enfants
Sultan était un chien avec une tâche brune sur l’œil en forme de loupe. Quand
il reniflait le sol, la truffe collée près du bitume, on aurait dit qu’il menait
une enquête, avec son œil concentré sur l’objet de la recherche.
Cela lui avait valu une image « d’inspecteur mène l’enquête », qu’il avait
endossée naturellement plus tard, une fois devenu grand.
Cette fois, ce fut pour une disparition qu’on vint le quérir. Mélusine la chatte
tigrée du quartier vint signaler l’absence de Fripon, l’un de ses chatons de sa
dernière couvée.
-« Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé ! » pleura-t-elle très inquiète.
-« Rassurez-vous, Madame » lui dit notre chien détective, « je vais le retrouver
votre petit Fripon . »
Et il commença à mener son enquête. Où l’avait-on vu pour la dernière fois ?
Quel était son signalement ? Avait-il des habitudes particulières ? Quel était
son tempérament, plutôt téméraire, ou au contraire, timoré ?
Mélusine répondit à toutes ces questions du mieux qu’elle put.
-« C’est un chaton blanc, avec de longs poils doux. Il adore jouer et sauter sur
tout ce qui bouge. La dernière fois qu’elle l’avait vu, c’était dans le grand
pré, près du lac… Oh ciel ! Et s’il était tombé dans l’eau ! »
Et elle éclata en sanglots, saisie d’une inquiétude encore plus vive…
Des patrouilles s’organisèrent pour rechercher le bébé chat. Sultan, notre fin
limier, préféra aller sur les lieux de la disparition, à la recherche
d’éventuels indices.
Il fouilla le grand pré, scruta le lac, et regarda même dans les arbres… Pas la
moindre trace de Fripon. Il s’assit alors dans l’herbe, méditant sur ce qui
pouvait bien passer par la tête d’un petit chat malicieux.
Il ne trouva d’abord rien : pas de bâton pour jouer, pas d’herbe qui s’agitait,
celle-ci était fraîchement coupée… Quant au lac, il n’avait à priori rien
d’attirant pour un chaton qui craignait l’eau.
Alors quoi ? Sultan était là depuis un moment quand son regard fut attiré par
d’imperceptibles mouvements au sol. Il fronça son œil de loupe et regarda. Oui,
il se passait quelque chose par là. Quelque chose de particulier, comme si de
minuscules baguettes bougeaient en oscillant.
Comme c’était bizarre ! Qu’est-ce que cela pouvait donc être ?
Des poils, c’était des poils, de chenilles s’il vous plaît ! Une longue
procession de chenilles poilues !
Sultan voulut les renifler pour glaner plus d’informations, mais cela lui
chatouilla le nez et il éternua. ATCHOUM… AH AH AH… ATCHOUM !
Bon, il valait mieux se fier à sa vision qu’à son odorat. Il remonta la ligne
constituée par les chenilles bout à bout.
Mais que c’était long ! Où donc cela allait-il le conduire ? Et était-il sur la
bonne piste ? N’était-ce pas une voie de galère ?
Il continua quand même. Il trotta ainsi un bon kilomètre et il n’était toujours
pas arrivé au bout. Mais au fait y avait-il un bout ? Et puis était-il bien
parti du bon côté ? Que de questions se posait notre fin limier…
Il persévéra toutefois, guidé par son instinct. Et il ne fut pas déçu. Car voilà
que le cortège de chenilles poilues le conduisait maintenant à l’intérieur d’un
arbre creux.
Le trou était gros, mais pas suffisamment pour permettre au chien de passer, et
d’aller examiner l’intérieur.
Il parvint malgré tout à y glisser son museau et renifla le dedans du tronc : ça
sentait la mousse verte, le champignon et l’humidité… et le chat ! Oui, pas de
doute, cette odeur féline, et là une touffe de poils blancs… C’était sûr, Fripon
était passé par là. Peut-être même était-il encore coincé à l’intérieur. Sultan
aboya :
-« Fripon, es-tu là ? Ta maman te cherche partout, elle est très inquiète,
réponds-moi ! »
Miracle ! Il entendit un miaulement aigrelet, susurré d’une toute petite voix.
Fripon était bien là. Il fallait maintenant le récupérer.
Mais il semblait être remonté haut à l’intérieur de l’arbre et le pauvre chien
ne pouvait assurément pas l’atteindre. Que faire ?
Il appela alors à l’aide deux écureuils qui étaient dans le coin. Ceux-ci, mis
au fait de la situation, escaladèrent le tronc creux, à la recherche du petit
chat blanc. Ils l’aidèrent à le faire descendre et bientôt, celui-ci put pointer
son museau de petit chat coquin à l’extérieur.
-« Ah, te voilà, petit Fripon ! Tu sais que tu nous a donné pas mal d’émotions
toi ! Allez, monte sur mon dos, nous partons vite rassurer ta maman ! »
Ils galopèrent à toute vitesse et rejoignirent bientôt le grand pré.
Quelle joie pour la maman de retrouver sa progéniture ! Quelle fête lui firent
aussi ses frères et sœurs de portée !
Voici une famille réunie à nouveau !
L’enquête était finie. Il ne restait plus qu’à Sultan à partir à la recherche
d’autres grands mystères à éclaircir, où son flair de grand limier pourrait
encore s’exercer.
Créé le 1er trimestre 2004 par Valérie Bonenfant
| |
|