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Un conte qui nous amène dans le monde cruel des
insectes.
Saline, une petite araignée, chasse en prenant plaisir à faire souffrir ses
victimes, avant de les dévorer…
Or, un jour, voilà que c’est elle qui sert de proie à un oiseau affamé…
Saline l'araignée chasseuse
dessin conte pour enfants
Il était une fois une petite araignée du nom de Saline.
C’était une araignée chasseuse, pas de ces araignées qui tissent méticuleusement
leur toile et qui restent ensuite à attendre qu’une proie veuille bien se faire
prendre dans ses filets.
Non, c’était une araignée qui aimait attraper les insectes. D’abord, elle les
repérait, puis s’approchait d’eux sans bruit, et enfin, elle bondissait sur eux,
les coinçait entre ses pattes et les mangeait tout crus !
C’était son passe-temps préféré. Parfois même, elle chassait par plaisir. Elle
piégeait des insectes, jouait un moment avec eux, coincés et paniqués.
Elle les écoutait la supplier, et quand elle en avait assez de les entendre,
elle les tuait.
Les autres araignées elles-mêmes lui reprochaient ses parties de chasse
méchantes. Elles lui disaient :
-« Saline, ce n’est pas bien ce que tu fais, tu dois chasser, mais seulement
pour te nourrir. Il est inutile de faire souffrir ses victimes. »
Et Saline répondait :
-« Je fais ce que je veux. C’est moi qui choisis ! Et d’abord occupez-vous de
vos toiles ! »
Les autres araignées pensèrent alors à lui donner une leçon. L’une d’elles qui
s’appelait Vanille dit :
-« Je connais un oiseau du nom de Mentor. C’est mon ami. Il va nous aider.
Venez, allons le chercher ! »
Et elles partirent à la recherche de Mentor, au fin fond du bois. Bientôt
Vanille le repéra et dit :
-« Hé bonjour Mentor ! Veux-tu bien nous aider ? Nous souhaitons donner une
leçon à l’une de nos consoeurs qui se comporte très mal avec ses victimes, et
nous aurions besoin de toi. »
-« Pourquoi pas » répondit Mentor, « en quoi puis-je vous être utile ? »
- « C’est très simple » lui dit Vanille, « il suffit que tu joues à l’oiseau
chasseur, que tu la captures et lui fasses croire que tu vas la manger. Mais
avant, tu vas lui faire bien peur. D’accord ? »
-« J’ai compris » dit Mentor « allons-y tout de suite. »
Bientôt ils arrivèrent dans le quartier où sévissait Saline. Elle était
d’ailleurs tapie derrière une feuille, prête à bondir sur une fourmi qui
s’apprêtait à rentrer chez elle.
Mentor, du haut d’une branche, fondit alors sur Saline et la saisit dans son
bec.
Saline ne comprit d’abord pas ce qui lui arrivait, puis entendant le froissement
des ailes, et apercevant les yeux de l’oiseau saisit la situation.
Mentor l’amena sur un tapis de feuilles et lui dit :
-« Ha, ha… tu n’es pas bien grasse, mais ce n’est pas grave, je vais t’inscrire
à mon tableau de chasse. »
Saline tenta de s’échapper.
-« Ho, ho, mais tu veux jouer, on dirait…Figure-toi que j’adore ça, jouer à la
chasse, alors vas-y, essaie de t’échapper que l’on s’amuse un peu ! » rétorqua
Mentor.
Saline avait son cœur qui battait très fort. Elle tenta néanmoins de filer à
droite.
-« Raté ! Je suis là ! » se moqua Mentor, qui, d’un coup d’ailes venait de se
placer juste en face d’elle.
Saline essaya alors de se réfugier dans un trou d’arbre.
-« Non, non ! » lui dit Mentor « reviens par là, tu ne m’auras pas ainsi ! »
Et il la ramena sur le tapis de feuilles.
Saline était complètement paniquée. Elle tenta de s’enfuir du plus vite qu’elle
pouvait, mais Mentor, d’un vol, la rattrapait à chaque fois en riant férocement.
-« Oh oh oh, c’est trop drôle ! Comme tu m’amuses ! »
Saline ressentit alors de la détresse. A quoi bon résister ? Il allait la manger
alors elle abandonna…Mentor râla :
-« Ah non, pas tout de suite, allez bouge encore, j’ai envie ! »
Saline, à bout de forces le supplia.
-« Non, pitié, grand oiseau, tu n’as pas faim, tu l’as dit toi-même, laisse-moi
la vie sauve ! » pleura la petite araignée.
-« C’est moi qui décide, tu n’es rien qu’un ridicule petit être ! »
Et il commença à ouvrir le bec en s’approchant d’elle doucement.
Saline, terrorisée, défaillit et perdit la conscience.
Quand elle se réveilla, elle se crut dans le ventre de l’oiseau. Mais, pourtant,
toutes les araignées étaient autour d’elle.
-« Il vous a mangé, vous aussi ? » questionna-t-elle inquiète.
-« Mais non » dit Vanille, « il est parti, il a eu peur du coup de fusil d’un
chasseur ! »
-« Oh mais alors, je suis en vie ! » s’exclama joyeusement Saline. Et elle
embrassa toutes ses consoeurs en pleurant de joie.
Désormais, elle vécut paisiblement, sans chasser.
Mais elle n’aimait toujours pas tisser de toiles.
De toute façon l’idée de manger d’autres animaux lui était devenue insupportable.
Alors, elle partait chaque jour ramasser des petits grains de blé dans le pré
pour se préparer à manger.
Et elle adorait ça !
Créé le dernier trimestre 2003 par Valérie Bonenfant
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