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Poum est un privilégié. Son statut
officiel de « doudou accompagnateur » lui autorise le droit de sortir de la
maison.
Un jour, pour satisfaire la curiosité des autres jouets, restés dans la chambre,
il leur emmène incognito, un vrai poisson, en chair et en arêtes… C’est le début
d’une aventure inédite pour Poum, ses amis…et le poisson !
Poum le nounours
dessin conte pour enfants
Poum était un joli nounours bleu, plein de poils, et tout doux. Il vivait
dans une maison remplie de jouets, avec leur petit maître Kévin.
Poum avait de la chance que le garçonnet le promenait partout. Quand il allait
chez sa mamie, ou bien quand il partait aux commissions avec sa maman… Il
emmenait toujours Poum.
Le nounours avait ainsi une connaissance du monde que lui enviaient de nombreux
jouets, qui ne savaient même pas ce que l’extérieur voulait dire.
Quand il rentrait de ses périples, Poum était assailli de questions :
-« Alors, où êtes-vous allés aujourd’hui ? » questionnait le jeu de cartes.
-« Oh oui, Poum, raconte-nous tes aventures, c’est trop bien ! » demandait
avidement la cocote jaune de Pâques.
-« Tu as trop de chance, Poum, de sortir de la chambre… » disait, envieuse, la
voiture de rallye.
Face à ce flot de questions, Poum tentait de répondre du mieux qu’il pouvait.
-« Hé bien, aujourd’hui, nous sommes allés au jardin d’enfants. J’ai fait du
toboggan de la balançoire, même que ça m’a donné un peu mal au cœur… Ah, et puis
aussi, nous avons vu des poissons rouges, dans le bassin. »
-« Des poissons en peluche ? » s’étonna l’araignée en plastique.
-« Mais non ! » s’écria Poum.
-« Alors en bois ? » s’excita la marionnette.
-« Pas du tout ! » s’exclama le nounours.
-« En plomb, comme les soldats ? » demanda timidement la toupie.
-« Vous n’y êtes pas du tout » répondit Poum, « c’était des poissons bien
vivants, en chair et en os, comme Kévin. »
Tous les jouets furent ébahis, face à cette grande nouvelle. Ils connaissaient
les hommes vivants, mais des animaux, ça, ils ne l’auraient jamais imaginé ! La
seule faune qu’il fréquentait, était en peluche, en plastique ou en métal… Mais
jamais vivante.
-« Oh Poum, c’est merveilleux ce que tu nous racontes ! Et ils bougeaient
comment les poissons ? »
-« Est-ce qu’ils regardaient avec leurs yeux ? »
-« Parlaient-ils aussi ? »
Les questions continuaient d’affluer. Poum dit alors :
-« Ce serait mieux si vous les voyiez directement. Parce que la vie, c’est
difficile à décrire avec des mots… Comment pourrions-nous faire ? »
Et, après quelques minutes de réflexion.
-« J’ai une idée ! » s’écria Poum, « je vais mettre un sac plastique avec de
l’eau dedans, dans ma poche de pyjama, pour quand nous retournerons au parc, et
je me débrouillerai pour ramener un poisson ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait : Poum chopa un sac, alla le remplir d’eau au
lavabo, le ferma d’un nœud bien étanche, et le dissimula dans sa poche. Il n’y
avait plus qu’à attendre. Et ce ne fut pas long…
Dès le lendemain, ils repartirent vers le jardin d’enfants. Kevin, comme
d’habitude, emmena son nounours préféré, sans remarquer qu’il était un peu plus
lourd d’habitude.
Quelques jeux, quelques fouilles dans le tas de sable et la traditionnelle
visite aux poissons rouges.
Ni une, ni deux, Poum sortit son sac, ni vu, ni connu, il chipa un poisson, et
l’enfouit à nouveau dans sa poche.
Personne n’avait rien remarqué. Ouf ! Quelle aventure ! De retour à la maison,
Poum fut accueilli comme un héros par les autres jouets. Il avait réussi !
C’était génial !
Tous attendaient maintenant avec impatience de voir le poisson vivant. Dans le
silence le plus parfait, Poum sortit la chose.
Les jouets en eurent le souffle coupé ! Que de vie dans ce petit être
frétillant. Il tournait, tournait, à toute vitesse dans son petit sac. Et puis,
comme il agitait bien sa queue ! Et ses nageoires qui bougeaient si vite !
C’était fabuleux !
Tous, sans exception, étaient en admiration devant le poisson. Mais des pas se
firent entendre à l’extérieur. Vite, Poum remballa tout, et les jouets reprirent
une attitude passive.
-« Allez viens, Poum, maman veut aller se promener au bord de la rivière… »
Il faisait beau, il faisait bon marcher près de l’eau. Poum sentait son ventre
s’agiter. Après tout, pourquoi ne pas le relâcher là, son protégé ? Il serait
mieux, libre, là, dans son élément naturel, que dans son bassin.
Alors, ni une ni deux, ni vu, ni connu, il sortit son sac et vida son contenu
dans la rivière. C’était fini ! Ouf ! Quelle émotion ! Le poisson filait dans
l’eau, tout heureux d’avoir retrouvé sa liberté.
Un oiseau qui voletait par là, remercia Poum pour son beau geste…
De retour à la maison, le nounours raconta à ses amis, la fin de l’aventure du
poisson rouge. Il termina l’histoire par l’épisode de l’oiseau.
-« Un oiseau qui parle ? Pour de vrai ? » s’étonna la boîte à musique.
-« Avec des ailes qui volent dans le ciel ? » demanda le robot.
-« Oh, montre-nous, Poum, s’il te plaît ! » pria le train sur son circuit.
Allons bon, voilà que ça recommençait !
Poum n’était pas près d’avoir fini ses voyages avec ses passagers clandestins !
Ce qui donna lieu à de nombreuses autres histoires, que nous raconterons une
prochaine fois…
Créé le 25 janvier 2006 par Valérie Bonenfant
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