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Un conte qui révèle une vocation.
Odile, une jeune araignée, se découvre une passion pour le cirque. C’est décidé,
elle sera artiste de scène… D’ailleurs, elle va s’entraîner pour cela.
Son domaine à elle sera le trapèze…
Odile au cirque
dessin conte pour enfanrs
Odile était une araignée qui n’avait jamais bougé de l’endroit où elle était
née, la grande prairie.
Un jour, un cirque d’animaux vint donner un spectacle. C’était la première fois
qu’Odile allait assister à une telle représentation et elle était tout excitée.
Elle était l’une des premières à s’installer sur les gradins sous le chapiteau.
Bientôt une joyeuse musique commença à jouer. Puis, dans un grand faisceau de
lumières entra le présentateur de la soirée. C’était un élégant criquet qui se
présenta sous le nom de Monsieur Lumière.
-« Bonjour Mesdames et Messieurs, et bienvenue au cirque Animalia ! Le spectacle
va commencer avec un numéro extraordinaire de jonglerie. Je vous présente les
Bimbos jongleurs ! »
Et il entra sur scène cinq chenilles multicolores qui jonglaient avec des balles
lumineuses, toutes en même temps. C’était très beau. A un moment, les éclairages
furent coupés, et seules les petites boules de lumière apparaissaient,
voltigeant en l’air. Le spectacle était magnifique.
Odile, enthousiasmée, applaudissait de toutes ses pattes.
Ensuite, ce fut le numéro de clown : un ver de terre au crâne blanc et au gros
nez rouge fit son entrée, accompagné de son acolyte, une petite au grand
chapeau, à la cravate bigarrée et aux belles savates. Le ver blanc dit :
-« Bonjour Mesdames Messieurs, nous allons vous jouer de la musique ! »
-« Je dirais même plus » dit la souris, « on va vous interpréter un morceau de
notre composition ! » Et elle donna une grande tape sur le ver de terre, qui
valdingua quelques mètres plus loin.
-« Bougre de niais ! Je vais te… »
Et le ver de terre fonça, l’air en colère, vers la souris qui s’esquiva au
dernier moment.
Patatras ! Le pauvre ver de terre, emporté par son élan, s’aplatit contre le
sol, ce qui fit rire toute l’assemblée.
Odile riait tant qu’elle en avait mal aux côtes.
-« Hi hi hi, ho ho ho, ils sont trop drôles ! »
A la fin du numéro, elle applaudit encore de toutes ses pattes.
Puis vint le tour des acrobates. C’était de petites araignées pendues au bout de
leur fil, qui se balançaient, la tête en bas, accrochées avec une seule patte !
Odile en était bouche bée. Qu’est-ce qu’elles étaient agiles ! C’était génial ce
qu’elles parvenaient à faire ! Son admiration était à son comble.
Et Odile connut une révélation : elle voulait devenir aussi artiste de cirque,
c’était sûr, certain, évident… !
Elle assista au reste du spectacle comme dans un rêve…
Quand ce fut terminé, elle alla trouver le directeur du cirque, le cœur battant.
-« Mr le Directeur, je viens vous proposer mes services. Je veux devenir artiste
de cirque. Embauchez-moi s’il vous plaît, vous ne serez pas déçu ! »
-« Chère Demoiselle. Ce n’est pas si simple ! Pour que je puisse vous recruter,
il faut que vous me montriez ce que vous savez faire… Alors quel numéro
proposez-vous ? »
Hum-hum, Odile resta perplexe. Elle se gratta la tête puis dit :
-« Je veux être acrobate, comme les araignées volantes que j’ai vues tout à
l’heure ! »
-« Le spectacle des araignées est effectivement une réussite ! C’est vrai qu’il
plaît beaucoup au public. Ce sont de vraies artistes. Mais elles ont travaillé
très dur pour réaliser ces voltiges, et continuent à s’entraîner tous les
jours ! Toi aussi, tu dois travailler si tu veux entrer au cirque, alors nous
reparlerons de ta vocation l’année prochaine si tu veux, lors de notre passage
dans la région. »
Odile comprit, et les regarda quitter les lieux, l’âme déterminée : l’année
prochaine, c’est sûr, elle repartirait avec eux !
Elle commença par imaginer son numéro. Ca y est, elle avait une idée ! Elle
installa des trapèzes entre les branches et entreprit de s’y balancer.
Les habitants de la plaine la regardèrent mettre tout en place, avec quelques
doutes.
Quand ils la virent chuter à plusieurs reprises, ils rigolèrent de tout leur
soûl. Certains même se moquèrent d’Odile :
-« Hé Odile, il est super ton numéro de clown ! »
Ou bien : « Odile la malhabile, Odile l’araignée sans fil ! »
Odile les laissa dire et continua à travailler sans faire plus attention à eux.
Les mois passèrent et Odile avait fait de sérieux progrès. Elle pouvait
maintenant sauter de trapèze en trapèze, en réalisant même des sauts périlleux
au milieu.
Son enchaînement produisait beaucoup d’effet. Elle s’imaginait dans le cirque,
suivie dans ses élans par les projecteurs, et cela lui donnait du baume au cœur.
Quand l’année fut écoulée, et que le cirque revint, Odile était prête. Avant
même que le chapiteau fut terminé de monter, elle fonça chez le directeur du
cirque et lui dit :
-« Ça y est, je suis prête, j’ai un numéro à vous montrer. »
Le directeur se rappela.
-« Ha mais oui, c’est toi que j’avais reçu l’année dernière et qui voulais
devenir acrobate… »
-« C’est cela, et vous allez voir ce que vous allez voir ! »
Odile installa ses trapèzes et commença ses voltiges aériennes : un premier saut
simple entre les trapèzes, puis un en se retournant, un où elle se rattrapa la
tête en bas, et enfin le fameux saut périlleux… »
Le directeur la regarda, éblouie.
-« C’est magnifique ! Je suis très impressionné par ta prestation, je te
félicite pour ton travail. C’est d’accord, je t’embauche ! »
Et voici comment Odile l’araignée réalisa sa passion d’artiste de cirque, où
elle devint la star des projecteurs !
Créé le dernier trimestre 2003 par Valérie Bonenfant
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