| |
Quand le sport permet de dépasser
ses limites…
Miss Mimisse, une sportive accomplie veut s’attaquer à une paroi d’escalade.
Facile, en apparence ! Mais, celle-ci va lui donner du fil à retordre…
Un beau défi relevé !
Miss Mimisse, l'escaladeuse
dessin conte pour enfants
Miss Mimisse était une jolie petite fille à couettes. Elle était très
sportive, et avait pratiqué déjà de nombreuses activités : la nage, la course à
pieds, la glisse…
Un jour, elle décida d’essayer l’escalade. Elle choisit sur une carte l’endroit
où elle allait grimper.
Il lui fallait une falaise, pas trop haute car c’était sa première, pas trop
raide non plus, mais qui donne quand même des frissons. Elle finit par en
dénicher une dans les Alpes vertes.
Oui, celle-ci avait l’air très bien, exactement ce qu’elle recherchait.
Aussitôt, elle prépara ses affaires, et se mit en route. Quelque temps plus
tard, elle se trouva au pied de la paroi.
-« Quoi ? C’est cette petite falaise de rien du tout que j’ai choisie ? Bof… Pas
de quoi effrayer une sportive comme moi ! C’est sûr, je ne vais pas y passer
beaucoup de temps… »
La falaise la dominait de plusieurs fois sa hauteur. De jolis arbres la
bordaient tout autour.
Tout en haut, un beau ciel bleu se dégageait . Le paysage était plutôt agréable,
et sans doute contribuait-il à donner à cette expérience un côté tranquille.
Miss Mimisse sortit ses cordes, mit un peu de craie sous ses chaussures,
histoire de bien adhérer au rocher, et commença son ascension. Une prise à
droite, une suivante vers la gauche, tant et si bien qu’elle se retrouva les
jambes en grand écart, avec ses fesses qui avaient tendance à vouloir
redescendre…
Miss Mimisse, en position plutôt inconfortable, était coincée ! La pesanteur
faisant son travail, son arrière-train pesa, de plus en plus lourdement… et
BOUM, la fit chuter !
Ouille, ça faisait mal, même si ce n’était pas très haut… Bon, ceci était un
léger incident de rien du tout. Ce n’était pas grave, elle allait recommencer.
Voilà, elle était repartie.
Changement de stratégie : elle choisit cette fois de démarrer par le pied
gauche. Puis elle plaça son pied droit. Seulement voilà que la prise suivante
était encore à droite. Zut ! Comment faire ?
Elle essaya alors de faire glisser sa jambe gauche de l’autre côté droit.
Voilà, elle l’avait maintenant rejointe et la dépassait. Sauf que d’un coup,
elle bascula, changea subitement de sens, et se retrouva dos à la paroi.
Fichtre ! Quelle surprise !
Oh, et ça faisait haut vu d’ici… Mais pourtant, le sommet était encore loin…
Quelle était donc cette bizarrerie qui avait fait grandir la falaise, quand elle
était dessus ?
Et voilà maintenant que tout tanguait : les arbres dansaient d’un côté, puis de
l’autre, le sol faisait des vagues… Miss Mimisse se sentit irrésistiblement
attirée vers le bas. Quelle désagréable sensation de chuter… Et PLAF, le beau
plat, le nez dans la verdure ! Aïe, plutôt douloureux… Pauvre escaladeuse,
c’était le risque du sport !
Revenue au pied de la falaise, Miss Mimisse voulut prendre sa revanche : elle
allait la vaincre cette paroi, foi de Miss, elle allait voir ce qu’elle allait
voir.
Elle prit son élan et fonça, comme si elle s’apprêtait à monter des escaliers,
quatre à quatre.
Là encore, l’essai se traduisit par un échec : car la falaise n’avait bien sûr
pas les facilités d’un escalier, et sa pente était bien plus raide… Dur, dur !
Miss Mimisse vit alors arriver un grimpeur, qui entreprit d’escalader sa paroi.
Comme une araignée sur un mur, celui-ci monta, tout en souplesse et en élégance.
-« Waouh… » s’exclama Miss Mimisse, bluffée, « comme ça a l’air facile, comme
c’est beau ! »
Le grimpeur qui s’appelait Totoche, lui donna alors quelques trucs : de la
concentration, une juste appréciation des prises, de l’anticipation, et
l’allègement de son corps, collé au maximum contre la falaise.
Mais oui, c’était bien sûr. Miss Mimisse progressa : il n’était plus question de
foncer tête baissée, et de mépriser la paroi.
Au contraire, elle avait appris à la respecter, et s’essayait désormais à
l’apprivoiser. Il lui fallut plusieurs jours pour parvenir à la moitié du
parcours. Et plusieurs semaines pour le terminer…
Dire qu’elle croyait au début en avoir à peine pour quelques heures pour la
dompter…
Aujourd’hui, son état d’esprit était autre : elle se sentait humble, et aussi
comblée, comme jamais elle ne l’avait éprouvé dans ses précédentes pratiques
sportives…
Car sa réussite était d’abord une victoire sur elle-même. Et celle-ci n’avait
pas de prix, même si elle n’était pas récompensée par une médaille…
Créé le 29 avril 2005 par Valérie Bonenfant
| |
|