| |
Quand une différence est une merveille de la vie…
Margaux, une petite fille, présente des lignes de la main peu ordinaires. Les
siennes dessinent des cadrans de montres… Et en plus, réglées à la bonne heure !
Une particularité qui étonne, interroge, parfois effraie… mais qui se révèle
bien utile !
Les montres en main
dessin conte pour enfants
Margaux était une petite fille qui avait des mains curieuses. Dans leurs paumes,
au lieu d’avoir les habituelles lignes qui les traversaient, les mains étaient
striées de petites rides qui formaient un cercle. Ce n’était pas bien gênant
pour Margaux. Elle ne l’aurait même sans doute jamais remarqué, si une
bohémienne ne lui avait un jour voulu lui prédire l’avenir. Quelle surprise pour
celle-ci de découvrir des lignes de la main bien rondes !
-« Ca alors ! Je n’ai jamais vu ça ! La ligne de vie est bouclée sur elle-même…
Oh, mais cela voudrait dire… Que tu es immortelle ! Incroyable ! Je n’aurais
jamais cru que cela puisse exister… ! »
Elle appela aussitôt des proches pour qu’ils viennent voir le phénomène. Mais
Margaux n’avait pas envie de devenir une attraction de foire, pour quelques
lignes qui n’étaient pas disposées comme les autres. Elle s’en alla avant que
les autres bohémiens n’arrivent.
Revenue chez elle, Margaux passa plus de temps, le soir, tranquillement enfermée
dans la salle de bains, à regarder ses mains. Oui, c’était drôle, comme des
cadrans dessinés dans ses mains. Oh, et là, ces deux petits traits, comme
c’était étrange, on aurait dit les aiguilles d’une montre !
Tiens, au fait, quelle heure était-il maintenant ? 18h45. Machinalement, Margaux
regarda ses paumes. Ça alors ! Quelle coïncidence ! Les fentes à l’intérieur
étaient juste placées à sept heures moins le quart. Comme c’était étonnant
parfois, les choses…
Un peu plus tard, après avoir dîné, Margaux, curieuse, vérifia ses mains. Tiens
! Les aiguilles avaient bougé… Bizarre ! Elle avait dû mal lire, la dernière
fois. Là, ça indiquait 20h30…
Pffft… Ces histoires lui avaient obscurci l’esprit. Margaux décida de ne plus y
penser et partit se coucher.
Le lendemain matin, quand le réveil sonna, Margaux se prépara comme d’habitude,
pour aller à l’école. Ce fut en cours de chimie, où elle s’ennuyait un peu,
qu’elle se surprit à regarder ses mains. 10h20 ! Incroyable, ça avait encore
bougé ! Se serait-elle donc trompé, les deux fois précédentes ? Margaux décida
d’en avoir le cœur net. Elle prit une feuille de papier, et copia précisément le
dessin qu’elle avait dans les mains.
-« Que faites-vous, Melle Margaux, en écrivant et regardant vos mains ? Vous
trichez, c’est cela ? Vous serez collée et resterez une heure de plus, ce soir,
à l’étude… »
Oh non… Cette vieille sorcière de Melle Buchon, la professeur de chimie, avait
encore sévi ! Non seulement ses cours étaient fastidieux, mais en plus, elle se
comportait comme une vraie peau de vache…
Margaux se surprit en train de regarder la montre dans ses mains. Super ! Plus
que cinq minutes, et c’était la récré… Mais, cela confirmait que les aiguilles
s’étaient encore déplacées!
-« Waouh ! »
Le cri résonna dans la salle de classe.
-« Encore vous, Melle Margaux ! Quelle impertinence ! Puisque vous êtes si
enthousiasmée, vous serez collée tous les soirs de la semaine ! »
Driiiiing ! La récréation sonna. Ouf, fini, ce calvaire de cours ! Tant pis pour
les colles, Margaux était trop contente de sa découverte. Des montres dans ses
mains ! C’était génial ! Un signe du destin qui s’adressait à elle ! Margaux se
sentit heureuse, comme si le grand mystère qu’elle portait dans ses mains, la
réconciliait avec le monde et ses vérités profondes. Elle était touchée par la
grâce du ciel. Elle ne savait pas pourquoi elle avait été élue, mais c’était
ainsi, et cela la comblait de joie.
Quand le soir vint et que Melle Buchon l’appela avec un air mauvais pour faire
ses heures, Margaux s’installa à sa table, le sourire aux lèvres, l’air béat,
l’âme légère.
Discrètement, elle regarda ses mains et vit ainsi l’heure tourner, avec bonheur.
Melle Buchon, au fil des soirées, remarqua le regard de Margaux qui convergeait
vers les mains.
-« Ca suffit ! Montrez-moi ce que vous avez dans les mains! Je ne tolèrerai pas
une nouvelle manipulation de votre part ! »
Innocemment, Margaux attendit que la professeur s’approcha et lui présenta ses
mains bien ouvertes.
Pas le plus petit bout de papier, ni la moindre écriture minuscule. Melle Buchon
approcha ses yeux au plus près des menottes, et n’y vit que du feu !
-« Je suis désolée, mais c’est l’heure ! » dit Margaux, avec aplomb.
L’heure, déjà ? Melle Buchon consulta sa montre : la petite avait raison. Le
temps était exactement celui de la sortie. Mais comment faisait-elle pour le
savoir ? Elle n’avait pas de montre sur elle, et pourtant, elle ne s’était pas
trompée d’une minute !
Les jours suivants, Margaux annonça encore précisément l’heure de la sortie….
Grrrh ! Comme c’était agaçant de ne pas trouver ses astuces… Mais, elle saurait
la mater… Car après tout, l’adulte, c’était elle ! Elle qui avait le savoir et
qui devait être écoutée…
Dommage pour Melle Buchon de penser ainsi car elle passa à côté d’une merveille
de la vie !
Créé le 4 août 2007 par Valérie Bonenfant
| |
|