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Un conte du futur…sur la
communication des temps modernes.
Le facteur Canal amène le courrier à travers l’espace. Son moyen de locomotion :
un engin intergalactique…qui tousse, fume et pétarade !
De quoi laisser sceptique un Martien qui lui a confié un message pour son ami de
Saturne…
Le facteur Canal
dessin conte pour enfants
Le facteur Canal n’était pas un facteur comme les autres : il portait des
plis à travers l’espace, de planètes en planètes.
Pour se déplacer, il utilisait des engins tout droit sortis de son imagination,
fabriqué par ses soins, et plus ou moins au point.
Plusieurs fois, il s’était retrouvé en panne au milieu de la galaxie, obligé de
pédaler ou de ramer suivant les cas, jusqu’à la planète la plus proche.
Cette fois, pour amener un pli qu’un habitant de Mars lui avait remis à
destination d’un Saturnien, Canal utilisa la Superlaperlipopette. C’était une
machine abracadabrante, avec des ailes comme un oiseau, une hélice sur le
dessus, et une nageoire de propulsion à l’arrière.
A son départ de Mars, les Martiens se grattèrent la tête :
-« Hum-hum » dit l’un, « tu es sûr, Marsipus d’avoir fait le bon choix comme
messager. Aller dans l’espace dans ce bric-à-brac tient de l’exploit ! »
Un autre ajouta :
-« J’espère que ce n’est pas un courrier urgent que tu lui remets, car, avec
cette pétarade, il n’est pas prêt d’arriver ! »
Un troisième éclata de rire :
-« Marsipus ! Mais où as-tu déniché cet hurluberlu ? Cette machine-là, je ne
l’avais jamais vu, c’est trop drôle ! Ha, ha ha ! »
Canal ne se préoccupait pas de ces moqueries. Il faisait bien son travail, il
était sérieux et en plus, il connaissait l’espace comme sa poche. Alors, ce
qu’il perdait en temps de vitesse de propulsion, il le gagnait en utilisant ses
raccourcis.
Il rangea soigneusement le pli dans une sacoche à l’arrière. Non, finalement, il
préféra le placer près de lui.
Bien lui en prit car, quand il démarra dans un bruit de pétards crépitants, une
étincelle enflamma le sac, qui termina couleur noir charbon.
Les martiens riaient en se tenant les côtes :
-« Hi hi hi, quelle ambiance ! Ce facteur-là, il vous met le feu ! »
-« Bouh hou hou, ça faisait longtemps que je n’avais pas ri autant ! J’en ai les
antennes qui pleurent ! »
-« Ha ha ha, ho ho ho, ce n’est pas un facteur, c’est un feu d’artifice… »
Marsipus était sceptique. Peut-être qu’il n’aurait finalement pas dû lui confier
son pli. Ce qui venait de se passer n’était pas franchement rassurant.
Mais voilà que l’engin du facteur Canal se mettait à trembler de plus en plus,
en produisant des grognements inquiétants. Aussitôt, tous les spectateurs
partirent se réfugier à l’abri. Ne risquaient-ils pas en effet une explosion ?
Marsipus fit comme ses congénères : il détala loin de la machine, du facteur et
de son message.
Ils entendirent effectivement comme une détonation puis, plus rien.
Petit à petit, les curieux ressortirent…pour constater qu’il ne restait plus
rien : plus de machine, plus de Canal et plus de pli.
-« Désintégré ! » s’exclama le premier martien arrivé sur les lieux.
-« Mais non, il y aurait des restes. Regardez, il n’y a plus rien, seulement une
trace noire au sol. Moi, je crois plutôt qu’il est parti ! »
-« Nom d’un martien vert à pois rouges ! Si je m’étais douté ! Mais où va-t-il
pouvoir aller avec sa pétrolette ? » se demanda un troisième.
Alors ça, personne ne pouvait le deviner… Et pourtant, Canal était sur la bonne
route. Certes, parfois, il fallait qu’il intervienne quand ça toussait trop
fort, ou quand la fumée lui masquait ses cadrans de repérage. Mais jusqu’à
présent, tout se passait plutôt bien.
Grâce à ses connaissances de l’espace, il évita le champ de météorites, ainsi
que les dangereux trous noirs. Ouf ! Il avait dépassé le pire… Il ne lui restait
plus maintenant qu’à emprunter le couloir aspirateur de Saturne, et il serait
arrivé. Et voilà, c’était chose faite ! Il était maintenant sur le point
d’atterrir sur les anneaux de la planète.
Son arrivée fut aussi remarquée que son départ : une pétarade de Bang polluants,
des éclairs étincelants autour de la machine, des secousses bondissantes… Tout
cela étonna beaucoup les Saturniens.
-« Ça alors, mais que nous arrive-t-il là ? » demanda l’un.
-« Je ne sais pas, ça a l’air très mystérieux… » chuchota un autre.
-« Peut-être que c’est un robot de dernière génération, ultra mécanisé et
sophistiqué ! » s’exclama un troisième.
Mais bientôt apparut le facteur Canal qui s’extirpa avec difficulté de son
engin.
-« Je cherche Mr Samedi » dit-il « j’ai un pli à lui remettre. »
-« C’est moi » répondit un Saturnien en s’avançant.
-« Voilà pour vous » dit Canal en lui tendant l’enveloppe.
Mr Samedi remercia le messager et lut le courrier qui lui était destiné. Sur
celui-ci était écrit :
« Cher Samedi, j’espère que tu vas bien. C’est super de communiquer avec des
moyens modernes… Au fait, comment vois-tu le progrès dans les
télécommunications ? Merci de ta réponse. A bientôt. Signé : Marsipus. »
Et c’est sur cette grande question à cogiter ardemment que se termine cette
histoire…
Créé le 2 novembre 2004 par Valérie Bonenfant
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