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Le conte de la quête de toute une vie…
Jim recherche depuis toujours un oiseau rare, « son » oiseau. A quoi
ressemble-t-il ? Il ne le sait pas vraiment… Mais ce dont il est sûr, c’est
qu’il est extraordinaire et que, quand il le verra, il le reconnaîtra aussitôt.
Va-t-il donc le trouver ? Hé bien, oui… Et il est merveilleux !
L’oiseau rare
dessin conte pour enfants
Jim était en quête d’un oiseau rare, un volatile encore jamais découvert, doté
d’un plumage extraordinaire et d’une intelligence hors norme. Il ne savait
pourquoi, mais il se sentait prédestiné à sa découverte, comme si sa vie n’avait
comme unique sens, de le guider vers cet être rare.
Alors, il ne ménagea pas ses efforts pour ses recherches. Il parcourut toutes
les terres du monde, des plus sauvages aux plus fréquentées, des plus hostiles
aux plus hospitalières.
Et pour l’instant, toujours rien à se mettre sous la dent. Ah, il avait bien
trouvé en pleine jungle, une perruche au plumage jaune soleil extraordinaire, et
quelque part en Afrique, une autruche au cou étonnamment long.
Mais, la rareté pour lui, c’était autre chose… Il ne savait pas quoi exactement,
mais il était persuadé que, dès qu’il la verrait, il la reconnaîtrait.
Un jour, alors qu’il était bien avancé en âge, usé par ses nombreux voyages,
mais toujours porté par son rêve, il rencontra un goéland du nom de Gulliver.
Celui-ci, curieusement, lui parla:
- « Bonjour Jim, on m’a dit que tu cherchais un oiseau extrêmement rare,
qu’aucun homme n’avait encore découvert… » lui dit-il.
- « En effet… » répondit Jim.
- « Hé bien, moi j’en connais un, exceptionnel, qui apparaît parfois dans le
ciel… » avança Gulliver.
- « Vraiment? Et à quoi ressemble-t-il donc, ton oiseau exceptionnel? »
questionna, sans y croire, Jim.
- « Il a un plumage blanc, d’une grande finesse, comme de la dentelle… »
commença le goéland pour le décrire.
- « Un plumage blanc… Jusque là, rien d’extraordinaire… » commenta Jim.
- « Oui, sauf que les dimensions de cet oiseau sont immenses, parfois plus grand
qu’un pays! » continua le goéland.
- « Hé là! Je crois que tu exagères un peu… » s’écria Jim.
- « Non, pas du tout! Il est vraiment parfois très grand… Il peut même changer
de forme quand il vole. Ce qui est étonnant, c’est que, malgré sa taille, il
peut disparaître plusieurs jours entiers… Cet oiseau-là m’étonnera toujours! »
persévéra le goéland dans ses explications.
- « Ah, et sais-tu quels jours particuliers on peut le voir, ce drôle
d’oiseau-là? » interrogea l’homme, pas vraiment intéressé.
- « Quand il le veut bien… Mais si tu restes quelques jours par ici, tu finiras
bien par l’apercevoir. » proposa Gulliver.
Au point où en étaient ses recherches, c’est-à-dire pas bien loin, Jim
s’exécuta. Il loua une chaise longue et scruta le ciel des journées durant. Pas
vraiment d’apparitions miraculeuses d’un oiseau rare…
Au bout de quelques semaines de cette attente fastidieuse, Jim pensa que le
goéland s’était moqué de lui. Un oiseau qui parlait, il aurait dû se méfier, ce
n’était pas vraiment normal!
Puis, soudain, dans le ciel, un grand fatras d’ailes qui s’agitaient avec
frénésie. Justement, c’était Gulliver qui arrivait.
- « Le voilà! Le voilà! Il est revenu! Vite, tu vas le voir… L’oiseau géant est
là! »
Jim fit une moue sceptique mais jeta malgré tout un regard dans le ciel. A part
quelques traînées blanches de nuages, il ne repéra rien qui justifia
l’excitation du goéland. Celui-ci, tout essoufflé, vint se poser à côté du vieil
homme.
- « Alors, comment le trouves-tu, il est beau, n’est-ce pas? » questionna
l’oiseau.
- « Beau ? Désolé, je ne vois rien… » répondit Jim, un brin agacé d’avoir perdu
autant de temps, à contempler le vide.
- « Tu ne vois rien? Pas possible! Mais il est juste au-dessus de ta tête! »
s’exclama le goéland, ahuri.
- « Te moquerais-tu de moi, vilain oiseau ? Il n’y a rien au-dessus de ma tête, à
part ces nuages insignifiants… » gronda le vieil homme.
- « Des nuages insignifiants! » se révolta le goéland, « mais vraiment tu es
plus bigleux que je ne le croyais… Ne vois-tu pas justement, que ces nuages
composent un merveilleux oiseau… »
Alors, l’homme stupéfait, agrandit son regard, et aperçut enfin l’oiseau
formidable qu’il avait quêté toute sa vie. Quelle merveille! Gigantesque! D’une
grâce incomparable! Un plumage immaculé d’une délicatesse exquise…
Bien sûr! Ça ne faisait aucun doute, l’oiseau rare, c’était lui! Il l’avait tant
cherché! Des larmes de joie inondèrent son visage. Son oiseau, il l’avait enfin
trouvé! Encore plus merveilleux que ce qu’il aurait pu imaginer!
Sans doute l’avait-il déjà croisé au cours de ses pérégrinations, mais jamais il
n’avait réussi à le voir. Accaparé par sa recherche d’un oiseau en chair et en
os, d’une taille raisonnable, il ne pouvait accéder à ce merveilleux être, qui
volait pourtant au-dessus de sa tête. Mais c’était décidé, désormais il ne le
quitterait plus, et le contemplerait aussi souvent qu’il le permettrait…
Jim acquit une chaise longue pour le restant de ses jours et vécut ainsi
heureux, le regard levé vers le ciel…
Créé le 12 août 2007 par Valérie Bonenfant
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