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Hallouf, un chameau du désert, souhaite changer de
cadre de vie. La neige l’attire !
Un jour, coup de chance, un magicien lui propose de faire le grand voyage vers
le pays froid…
Or, la réalité s’avère bien différente de celle qu’il imaginait. Il réalise
qu’il n’est pas adapté au climat local et n’aspire plus qu’à une chose :
retrouver son cher désert…
Hallouf le chameau
dessin conte pour enfants
Hallouf le chameau vivait dans le grand désert. Il le traversait
régulièrement lors de grands voyages et buvait l’eau de ses bosses quand il en
avait besoin. Un jour, Marie l’hirondelle vint lui parler.
-« Décidément, il fait meilleur ici ! J’étais, il y a encore quelques semaines
dans le grand Nord : il neigeait, il faisait très froid, on se gelait ! »
-« Neiger ? Froid ? Geler ? Raconte-moi, ça veut dire quoi ces mots,
explique-moi, sil te plaît » demanda Hallouf.
-« La neige, c’est blanc et c’est très froid » commença à expliquer Marie.
-« Mais qu’est-ce que c’est que le froid ? » insista Hallouf.
-« Hé bien, c’est quelque chose qui fait que tu trembles, tu ne sens plus tes
membres, et tu fais de la buée quand tu parles… » continua Marie.
A ces paroles, Hallouf fut tout excité.
-« Oh, je voudrais connaître le froid et la neige, je suis sûr que
j’adorerais ! »
-« Peut-être peux-tu en parler à Ali le magicien, il paraît qu’avec un tapis
volant, il t’emmène où tu le souhaites… Va donc le trouver ! » conseilla Marie.
Et Hallouf, encore plus excité, se rendit immédiatement chez le grand prophète.
Celui-ci l’accueillit et l’écouta exposer ses désirs.
-« J’ai compris Hallouf, et effectivement, je peux t’aider. Grimpe sur mon tapis
volant et je t’emmène vers le grand Nord, là où il y a de la neige et où il fait
très froid » dit le magicien.
Hallouf s’installa sur le tapis à côté d’Ali et le voyage commença. Ils
traversèrent des mers, des grands champs verts, puis des forêts, et enfin, ils
arrivèrent au pays de la glace. C’était blanc partout, le ciel était d’un bleu
pur, l’air était vif… Hallouf était ravi !
-« C’est merveilleux ! Quelle beauté ! » dit-il avec enthousiasme, « merci,
grand magicien Ali, je vais m’installer ici… »
-« Reviens-me voir dans trois jours, c’est là que je repartirai vers le désert,
et alors seulement tu me diras ce que tu comptes faire… »
Hallouf entendit à peine, tout à la joie de goûter à la marche dans la neige :
on s’enfonce, ça craque, ça colle aux sabots, qu’est-ce que c’est drôle !
Hallouf allait de découvertes en découvertes. Il passa une première journée
merveilleuse.
Le lendemain, il commença à sentir le froid : allongé pour la nuit, ses poils
s’étaient imbibés de neige fondue et sa peau ressentit la fraîcheur. Ah, c’était
donc ça le froid !
Hallouf se sentit frissonner, mais ne s’y attarda pas : il avait faim, il allait
chercher à manger. Il parcourut des kilomètres en marchant dans la neige et il
ne trouva pas la moindre petite herbe à brouter.
-« Ce n’est pas grave », se dit-il, « c’est comme dans mes traversées du désert,
je vais bientôt trouver une oasis où je pourrai manger. en attendant, je vais
boire l’eau de mes bosses… ! »
Et là, surprise, rien ne vint, pas la plus petite goutte.
-« Mais qu’est-ce qui se passe ? » se demanda-t-il.
Il secoua ses bosses et il n’entendit aucun clapotis. L’eau de ses bosses avait
gelé !
C’était deux glaçons maintenant, et vu la température qu’il faisait, ils
n’étaient pas prêts de fondre !
Hallouf sentit alors le froid plus vivement.
Il grelottait. En plus, marcher dans la neige lui paraissait désormais très
difficile. Il était fatigué et ne pas avoir mangé ni bu n’arrangeaient pas les
choses…
La troisième journée fut terrible : le pauvre chameau tremblait comme une
feuille, ses dents claquaient sans discontinuer, et même sa salive gelait dans
sa bouche… Ses pieds lui faisaient mal, entamés par la neige, et son ventre vide
grondait douloureusement.
Il attendit avec impatience Ali le magicien.
Le soir venu, celui-ci arriva et questionna Hallouf :
-« Alors, qu’as-tu décidé ? »
-« Jeeee Veueueueu renrenren trétrétré chez…moi ! » parvint-il à articuler avec
difficulté.
-« Bien, alors monte et installe-toi. » invita Ali.
Le voyage de retour parut long à Hallouf.
Quand enfin, il retrouva le désert, son désert, ce fut un immense bonheur : il
se roula dans le sable qu’il trouva très doux, joua à écouter le clapotis de
l’eau dans ses bosses, et enfin s’étendit langoureusement au soleil.
Quel pays merveilleux il habitait ! Quelle douceur de vivre ! Rien à voir avec
le grand Nord.
Aussi quand Marie l’hirondelle vint le trouver à nouveau pour lui conter ses
voyages, il l’écouta avec compassion, et ne ressentit plus jamais l’envie de
quitter son pays.
Créé au dernier trimestre 2003 par Valérie Bonenfant
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