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Quand
la tranquillité ennuie…
Les Ayaks sont un peuple comblé : ils habitent sur une île paradisiaque, où il
fait toujours beau, sans le moindre petit souci… Et pourtant, ils aspirent à
vivre des aventures où l’émotion serait présente. Du coup, ils entreprennent un
grand voyage…et ne vont pas être déçus !
Au pays des Ayacks
dessin conte pour enfants
Au pays des Ayaks, un petit peuple qui habitait sur une île, tout allait
toujours bien. Le ciel était toujours bleu, le soleil brillait sans arrêt, les
cocotiers restaient bien verts, et la mer arborait en permanence une magnifique
couleur turquoise. Là-bas, les habitants étaient toujours joyeux, jamais le
moindre souci, la plus petite contrariété. Ils étaient béats. C’était le
paradis.
Mais, un jour, tout ce bonheur finit par les ennuyer. C’était vrai, quoi, il ne
se passait jamais rien ici : rien qui ne fit battre le cœur, rien qui ne donna
de bonnes bouffées rouges, rien qui ne fit trembler…
Alors, les Ayaks réagirent :
-« C’est trop douillet ici, trop beau, trop facile… On veut un endroit avec plus
de rudesse, plus de caractère, plus d’émotions… » dit Pouf Ayak.
-« C’est vrai, ici, nous sommes comme anesthésiés. A force d’être heureux, nous
ne sentons plus le goût du bonheur, et c’est désolant ! » renchérit Pif Ayak.
-« Prenons le chemin de l’aventure ! Construisons-nous un radeau, et allons à la
découverte du vrai monde ! » cria avec enthousiasme Popof Ayak.
Aussitôt, le petit peuple des Ayaks se mit au travail, dans la joie et la bonne
humeur, plus heureux que jamais. Ils coupèrent des arbres, attachèrent les
troncs, se confectionnèrent des rames, un gouvernail, et bientôt furent parés.
Tous les radeaux étaient maintenant alignés le long de la plage, prêts à prendre
les flots.
-« Waouh ! » s’exclama Ploum Ayak, « qu’est-ce que c’est excitant ! Enfin, nous
allons vivre ! »
Ils se partagèrent en équipes de huit, le maximum que chaque embarcation pouvait
accueillir, et poussèrent à l’eau leurs engins de navigation.
L’envie de partir généra une bousculade générale, et les radeaux pris d’assaut,
se déséquilibrèrent et chavirèrent. Premières émotions : se retrouver propulsé
dans l’eau, sans être prévenu, c’était plutôt décoiffant !
Certains apprécièrent, d’autres moins, mais le soleil qui les réchauffa bien
vite, le clapotis de l’eau qui les calma, leur ramenèrent bientôt leur bonne
humeur.
Il y eut ensuite un deuxième départ, plus modéré cette fois, et qui embarqua
tout le monde. Les amarres furent lâchées, et l’aventure, la vraie, commença.
Les radeaux quittèrent l’île qui devint de plus en plus petite. En gagnant le
large, les premiers ennuis commencèrent. La mer, qu’il connaissait si calme,
s’agita. Des vagues se mirent à apparaître, faisant tanguer les frêles
embarcations. Les premiers malades Ayaks se manifestèrent :
-« Beurk ! Comme j’ai envie de vomir ! » dit une pauvre Loute Ayak, toute pâle.
-« Et moi, j’ai l’impression que les spaghettis de midi me remontent à la gorge…
C’est dégoûtant, surtout le basilic qui là, est vraiment infecte. » se plaignit
Vim Ayak.
-« Bouh ! Je suis malade ! Dites à ce bateau d’arrêter de bouger… » geint Vince
l’Ayak.
Malheureusement, la mer n’arrêta pas ses vagues, au contraire, et bientôt, ce ne
fut que vomissements, par-dessus bord, ou pire sur le radeau. Là, les premières
réactions se firent entendre :
-« Hé ! Mais tu m’as tout vomi dessus, sur ma robe toute neuve, que j’avais
gardé exprès pour le voyage… »
-« En plus, ça sent mauvais ! C’est une infection, regardez mon pauvre pantalon
dans quel état il est ! »
-« Et toi, bougre d’âne, tu n’aurais pas pu te retourner, plutôt que de rendre
tes spaghettis sur ma chemise ! »
L’ambiance sur les radeaux Ayak se gâta, comme le temps d’ailleurs qui devint
orageux et menaçant. Les vagues enflèrent, des éclairs zébrèrent le ciel, et les
Ayaks, qui n’avaient jamais vécu cela auparavant, crurent que la fin du monde
était arrivée. A chaque coup de tonnerre, ils hurlaient de terreur, et les
dégringolades du haut des grosses vagues, leur créaient des émotions fortes.
-« Bouh, je veux rentrer ! » pleura Calice Ayak.
-« Moi aussi, comme j’aimerais me faire dorer au soleil, sur notre plage… »
-« Tournons à l’envers nos gouvernails pour repartir vers la maison ! »
Et c’est ce qu’ils firent.
Ouf ! Bientôt, l’île, son ciel bleu, son eau tranquille, et son doux soleil
furent en vue.
Tous les Ayaks ramaient hardiment pour retrouver leur paradis. Quand ils
amarrèrent, on put entendre de grands cris de joie. Oui, c’était toujours le
bonheur au pays des Ayaks, et sans doute que cette expérience plutôt
douloureuse, allait leur faire apprécier encore davantage les plaisirs
retrouvés.
Créé le 21 mai 2005 par Valérie Bonenfant
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