| | La possibilité d'inonder les vignes fut à l'origine de son
développement spectaculaire à la fin du XIXe siècle. De nos jours, d'autres
productions subsistent.
Champ de blé et mas en tête de Camargue
L'espace agricole des hautes terres
de Camargue, situé au nord de la route reliant Arles à Saint-Gilles, est le
dernier témoignage des possibilités qu'a offertes la Camargue pour le
développement de cultures à haut rendement. Ces paysages sont extrêmement
morcelés par le réseau hydrographique qui assure le drainage et l'irrigation, et
les haies brise-vent qui protègent les cultures du mistral. En raison d'un
équipement hydraulique satisfaisant et opérationnel, de l'absence de sel et de
la fertilité des sols des hautes terres, des cultures de type maraîchage, très
spéculatives, telles que les fleurs, les asperges, les arbres fruitiers, les
légumes se sont développées. Derrière les hautes barrières de cyprès et de
peupliers se découvrent des vergers de pommiers et poiriers et des cultures
maraîchères mises à l'abri sous les serres.
Favorisée par la crise du phylloxera et
de nouveaux investisseurs, souvent des industriels, la viticulture camarguaise,
connaît son heure de gloire à la fin du XIXe siècle et jusqu'à la deuxième
Guerre Mondiale, avec un développement maximal en 1933 (entre 3600 et 8600
hectares selon les limites de la Camargue prises en compte par les différents
auteurs). En effet, la submersion des plants de vigne durant des périodes de 40
à 50 jours permettait de lutter efficacement contre cet insecte qui a ravagé le
vignoble français. Cependant plusieurs facteurs concourent à une forte
diminution du vignoble camarguais : le greffage de vignes françaises sur des
plants américains qui permet la reconstitution du vignoble français, une
riziculture concurrente dès l'après-guerre et la production locale de vin de
qualité moyenne, des primes d'arrachage. De très importantes propriétés
autrefois viticoles se sont reconverties à la riziculture. La vigne est donc
devenue une culture résiduelle, voire anecdotique, en Camargue. Elle ne concerne
plus que quelques centaines d'hectares surtout entre la route d'Arles à
Saint-Gilles et le petit Rhône.
Le blé, les cultures industrielles et
les fourrages, dans la partie nord et centrale, alternent avec le riz,
bénéficiant des équipements d'irrigation et de drainage. L'importance de chacune
de ces cultures sèches, désignées ainsi car ne poussant pas les pieds dans
l'eau, varie énormément comme pour le riz avec les contraintes économiques du
moment.
Actuellement, seule la culture du blé d'hiver se maintient sur près de 5000
hectares. Cependant, cette production est aussi en situation de crise. La CEE
est en état de surapprovisionnement et les cours chutent.
Vigne près du Petit Rhône en Camargue
(Mas de Rey)
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