| | La riziculture est ancienne en Camargue mais son développement ne date
que d'un demi-siècle. Toutefois, les surfaces accordées à cette culture
spéculative connaissent d'énormes fluctuations et subissent les aléas du marché.
Les besoins du riz en eau
Les premiers essais de culture du riz
en Camargue remontent au XVe siècle et ne furent poursuivis que timidement sous
la Restauration. Cette culture n'était qu'un moyen pour dessaler les terres. Les
difficultés pour amener la quantité d'eau douce nécessaire et le travail pénible
limitaient son développement. De plus, la production des colonies
d'Extrême-Orient permit plus tard de subvenir aux besoins de la métropole.
La riziculture a connu un essor
spectaculaire entre 1942 et 1960. L'isolement de la France durant la Seconde
Guerre Mondiale remit la culture du riz à l'honneur. A partir de 1946, environ
5000 hectares sont cultivés. Les incitations financières du Plan Marshall ont
permis de moderniser le réseau hydraulique et les surfaces cultivées atteignent
32500 hectares en 1960.
Les superficies consacrées au riz sont
variables en fonction du contexte économique et des politiques de soutien. Après
une croissance exceptionnelle jusqu'au début des années 1960, la riziculture
s'est révélée difficile à maintenir, tombant à 4000 hectares en 1980. La
priorité donnée au riz rond de qualité médiocre, le difficile amortissement des
investissements et l'application du marché commun agricole ont conduit à des
prix de revient mal dominés ne résistant pas à la concurrence étrangère. Depuis
1981, la production rizicole a fait l'objet d'un plan de relance. Les surfaces
ont été multipliées par cinq en quinze ans et leur extension dépend des cours du
marché et l'aide de l'Union européenne.
L'énorme besoin en eau douce pour la
culture du riz a engendré de profondes modifications dans le système de gestion
de l'eau de la Camargue.
D'une part les équipements hydrauliques ont dû être modernisés et réaménagés
afin d'introduire et d'évacuer d'avril à octobre 35 000 m3 d'eau à l'hectare.
D'autre part l'évacuation d'une telle quantité d'eau pose un problème pour les
milieux salés et saumâtres de la Camargue centrale.
La culture du riz, pratiquée de façon
industrielle, a nécessité d'énormes travaux faisant appel à une technologie
avancée et coûteuse. l'entretien du sol. des clos et la gestion de l'eau
requièrent des installations en incessante activité. L'utilisation d'herbicides
a conduit à diminuer la main-d'oeuvre pour le repiquage et donc à réduire les
coûts.
Les rizières présentent un paysage
répétitif. Nivelées et endiguées, elles forment des clos de taille unitaire
assez faible (de 1 à 5 hectares) mais toujours regroupées en ensemble de
plusieurs dizaines d'hectares pour des raisons évidentes de gestion hydraulique.
Les rizières se répartissent à l'intérieur du delta principalement sur les
bourrelets alluviaux mais l'extension des surfaces a nécessité la conquête de
nouveaux espaces sur les pelouses, les marais et les sansouires.
Evolution des superficie en riz en Camargue
| |
Recherche personnalisée
|
|