| | Dominée par l'influence de la mer et du sel, cette partie de la
Camargue n'a longtemps été utilisée que pour le pacage des taureaux et des
chevaux. Depuis plus d'un siècle, elle est consacrée à l'activité salinière et
bénéficie de mesures particulières de protection de la nature
La Camargue : les étangs inférieurs
Occupant tout
le sud du delta, cet espace, interface entre le sel et l'eau douce mais aussi
l'eau et la terre, se compose à 70 % de lagunes et d'étangs saumâtres et
hypersalés. La Camargue marine s'organise autour du Vaccarès (6400 hectares,
étang majeur de Camargue) et des étangs centraux et inférieurs. L'empreinte du
sel devient un facteur très net, déterminant la composition de paysages
halomorphes*.
Cependant, son influence varie en fonction d'un gradient de salinité qui décroît
du sud au nord. Sur ces terrains stériles croit la sansouire, paysage typique de
cette Camargue.
Cette Camargue
d'origine laguno-marine a vu osciller vers le sud le rivage marin depuis son
installation maximale au nord du Vaccarès. Les retraits successifs des lignes de
rivage ont construit un éventail d'anciens cordons littoraux ou dunaires en
plein delta qui ont, peu à peu, isolé des étangs et des lagunes. Ces anciens
cordons littoraux fossilisés forment des montilles*. L'altitude est très souvent
proche ou en deçà du niveau de la mer, hormis sur les anciens cordons, ceci
expliquant les longues phases de submersion en hiver.
Les sansouires*
présentes sur de vastes étendues (14 000 hectares) abritent une végétation
halophile* basse, sur des sols plus ou moins salés et fréquemment inondés en
hiver. Les unes, ouvertes, sont faites de larges touffes espacées de salicornes
à gros épis entre lesquelles le sol nu, desséché en été, brille de l'éclat des
efflorescences blanchâtres de sel; d'autres, plus denses, sont couvertes de
l'épaisse salicorne ligneuse. Au rythme des saisons, les sansouires* créent
différentes symphonies de couleurs, à dominante verte, ocre ou pourpre. La
sansouire est le domaine des manadiers où paissent en toute tranquillité les
taureaux et les chevaux de Camargue. Cependant ces milieux ont connu à leurs
dépens l'extension des espaces agricoles et surtout des salins, réduisant ainsi
les possibilités de pacage.
Les étangs sont
de faible profondeur, en moyenne 1 mètre, tandis que leurs dimensions sont
généralement importantes. En raison de l'alimentation en eau douce du nord et
des pompages d'eau dans la mer, ils restent en eau toute l'année, toutefois ils
peuvent s'assécher à la moitié de leur surface pendant les fortes périodes de
sécheresse. Ces étangs servent de lieux de stationnement diurne pour de très
nombreux canards et abritent une importante colonie de flamants roses.
Cet espace se
découpe en deux parties. Le sud est dédié à l'activité salinière tandis que,
dans l'espace central, autour du Vaccarès, sur 13000 hectares, la nature est en
grande partie protégée par la Réserve Nationale de Camargue.
Une sansouïre camarguaise
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