Biocénose : populations     

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1 - LES INTERDEPENDANCES DES ETRES VIVANTS DANS UN MEME MILIEU
QU'EST-CE QU'UNE BIOCENOSE ?

d) Le point de vue démographique : populations et peuplements

1) DEFINITIONS

Population : Une population est constituée d'individus vivant dans un espace géographique donné et capables de se reproduire entre eux. Nous pourrions dire aussi qu'une population est une collection d'individus appartenant à la même espèce animale ou végétale et vivant dans le même milieu à un moment donné.

Supposons qu'un champ de blé soit envahi de coquelicots, nous parlerons de la population de coquelicots de ce champ de blé. étant bien entendu que l'ensemble des pieds de blé de ce champ forme aussi une population distincte.

Peuplement : Nous voyons d'après la définition précédente que dans un milieu donné nous n'aurons jamais une seule et unique population, mais le plus souvent un ensemble de populations. C'est cet ensemble de populations que nous qualifierons de peuplement étant bien entendu que nous pouvons distinguer peuplement animal et peuplement végétal. Les peuplements végétaux sont le plus souvent répartis en strates superposées : arbres, arbustes, herbes, mousses du sol.

Les notions qui viennent d'être définies peuvent être illustrées par le diagramme ci-dessous (volontairement très simplifié).

Biocénose, populations, peuplements

— Remarque 1 : Dans l'écosystème pris ci-dessus comme exemple, nous n'avons pas fait figurer certaines populations qui viennent de temps à autre dans le champ de blé (population de moineaux, de certains papillons qui peuvent venir sur les fleurs car nous considérons qu'il s'agit là d'hôtes temporaires).

— Remarque 2 : En ce qui concerne un grand nombre d'animaux, il est difficile de les placer dans certains écosystèmes car différentes phases de leur développement peuvent se dérouler dans des milieux physiques différents : la libellule adulte est un insecte aérien alors que sa
larve est aquatique. On peut aussi considérer le cas des animaux migrateurs qui vivent dans des milieux physiques différents suivant les saisons.

— Remarque 3 : En écologie, on utilise fréquemment le terme biocénose qui est synonyme de peuplement tel que nous l'avons défini précédemment.

2) CARACTERES D'UNE POPULATION

Une population peut être caractérisée par quatre critères principaux : sa densité, sa répartition dans l'espace, son taux d'accroissement et la proportion des individus des deux sexes en ce qui concerne les populations animales (et aussi certaines populations végétales : plantes dioïques).

A) Densité : on appelle densité D d'une population le nombre N d'individus de cette population par unité de surface S ou unité de volume, du milieu considéré :

D = N/S

Cette unité peut être variable avec les milieux étudiés, pour la densité d'une population de coquelicots dans un champ de blé, l'unité de surface choisie pourra être un carré de cinq mètres de côté...

Si l'on étudie la densité d'une population de têtards de grenouilles dans une mare, l'unité à considérer sera une unité de volume ; par contre, si l'on cherche la densité de la population de lentilles d'eau dans une mare, l'unité à considérer sera cette fois une unité de surface car ces plantes ne se développent qu'en surface de l'eau de la mare.

La détermination de la densité d'une population est délicate et fait appel à un certain nombre de techniques tout comme d'ailleurs la façon de rendre compte des résultats. Néanmoins, cette détermination est importante car l'action d'une espèce dans l'écosystème dépend de sa densité (par exemple : densité d'une population de doryphores dans un champ de pommes de terre).

Techniques de détermination de la densité d'une population :

a) Comptage direct de la population :
cette méthode consiste d'abord à choisir une unité (surface ou volume) et à compter tous les individus d'une espèce donnée présents dans l'unité choisie. Dans une prairie, on pourra délimiter un carré de dix mètres de côté et y compter le nombre de pissenlits. On pourra ramasser et compter les doryphores dans un carré de dix mètres de côté délimité dans un champ de pommes de terre, de même que l'on pourra déterminer la densité des bigorneaux dans un espace donné de rochers découvrant à marée basse. Cette technique devient beaucoup plus délicate d'emploi dans un grand nombre de cas : petits insectes, ciseaux, animaux de la mare, mammifères... C'est donc surtout en ce qui concerne les animaux que cette technique nous paraît incertaine; par contre, c'est la seule technique permettant une détermination convenable de la densité d'une population végétale.

Les techniques suivantes peuvent être utilisées pour les animaux :

b) Technique d'échantillonnage : récolte d'insectes avec un filet fauchoir, d'animaux de la mare avec un filet troubleau, des insectes d'un arbre en secouant les branches... Par ces techniques, un certain nombre d'individus échappe au comptage et on ne peut ainsi avoir qu'un échantillonnage assez vague de la population.

c) Techniques indirectes : elles permettent une étude relative de la densité. On peut compter le nombre de taupinières sur une pelouse, le nombre de terriers de lapins dans un bois, le nombre de tortillons d'arénicoles sur le sable d'une plage ou de lombrics sur une pelouse mais nous aurons dans la plupart des cas une approximation plus ou moins large de la densité (ici : approximation très large en ce qui concerne les taupinières ou les terriers, approximation plus étroite pour les arénicoles, animaux sédentaires ne creusant qu'un seul tube).

d) Capture et recapture : par cette technique, on peut parvenir au calcul de la densité de la façon suivante :

Soit N le nombre de poissons rouges vivant dans une petite mare ; cinquante sont capturés et marqués puis, relâchés dans la mare. Au bout d'un certain temps on capture à nouveau par exemple soixante poissons rouges dont quarante sont déjà marqués ; on peut écrire la relation

50/N =40/60 d'où N = (60 x 50)/40

Cette technique a l'avantage de fournir aussi d'autres indications écologiques telle la durée moyenne de vie ou encore les fluctuations de la population dans un milieu ouvert.

Le marquage doit être fait de façon à ce que la marque ne puisse disparaître (baguage pour les oiseaux, peinture indélébile pour animaux aquatiques).

B) Répartition dans l'espace : les individus constituant une population sont différemment répartis dans l'espace. Les causes de ces différences sont à rechercher dans des réactions des individus à diverses influences : conditions physiques du milieu, recherche de la nourriture pour les animaux, compétition entre individus, dissémination des semences lourdes ou légères.

On peut distinguer trois types de répartition des individus d'une population :

Types de répartition de populations

— Répartition uniforme : elle est excessivement rare dans la nature, sauf lorsqu'il y a intervention de l'homme. Si nous considérons le champ de pommes de terre, la répartition des pieds de pommes de terre dans ce champ est uniforme et, si nous comptons les individus dans plusieurs carrés de même dimension, nous trouverons toujours à un ou deux individus près, le même nombre.

— Répartition au hasard : se rencontre très fréquemment : répartition des doryphores sur les pieds de pommes de terre, des pissenlits dans la prairie (légèreté des semences et dissémination de celles-ci au hasard).

— Répartition par groupes : c'est la plus répandue en ce qui concerne les animaux : œufs de doryphores sur les feuilles des pieds de pommes de terre, chenilles de piérides sur les feuilles des crucifères, « nuage » de petits poissons dans un lac. Les groupes peuvent eux-mêmes être rassemblés ou au contraire répartis au hasard.

On peut dans le cas de certaines populations passer d'une forme de répartition à une autre : dans une hêtraie, au début de sa formation, les arbres sont répartis par groupes puis, du fait de la compétition au fur et à mesure, la répartition devient de plus en plus régulière.

Dans un même milieu, on peut trouver des populations différentes n'ayant pas le même mode de répartition : dans la forêt mixte, les espèces dominantes ont souvent une répartition régulière alors que les espèces dominées ont souvent une répartition par groupes.

On comprend maintenant qu'il est toujours souhaitable de connaître le mode de répartition des individus d'une population avant de procéder à l'évaluation de la densité de celle-ci.

C) Taux d'accroissement de la population : le taux d'accroissement exprime les variations de la densité d'une population. La croissance d'une population est due à plusieurs phénomènes :

— Conditions de milieu : si elles sont favorables, la population croît.

— Natalité et mortalité : dont nous reparlerons plus loin.

— Emigration et immigration

Le coefficient de croissance d'une population est représenté par la différence : natalité - mortalité. La croissance d'une population n'est pas constante car la natalité et la mortalité varient d'une part avec les conditions de milieu, d'autre part avec l'âge des individus. De plus, l'augmentation de la densité d'une population tend vers une limite.

On pourrait être tenté de croire que le taux d'accroissement d'une population est en rapport étroit avec le taux de fécondité des individus de cette population. Or, il n'en est rien : une grenouille femelle pond environ 4 000 œufs qui donnent des têtards : un certain nombre de grenouilles étant réunies dans une même mare, on pourrait penser que le taux d'accroissement de la population est considérable, mais, dans une telle population, la mortalité à l'état larvaire est extrêmement forte et des milliers de têtards peuplant la mare, seuls quelques-uns parviendront à l'état adulte et la population s'accroîtra lentement. S'il en était autrement nous parviendrions à l'état de fait illustré par les chiffres suivants : supposons qu'une petite mare abrite 26 grenouilles dont 13 mâles et 13 femelles ; la première année, les 13 grenouilles femelles vont pondre chacune environ 4000 œufs que nous supposerons tous donner des grenouilles adultes soit : 52 000, dont approximativement 26 000 mâles et 26 000 femelles qui, la seconde année pondront chacune environ 4 000 œufs que nous supposerons tous devenir des grenouilles soit 104 000 000...

Un autre exemple significatif cité par Dajoz est celui de la Piéride du chou : pour 1000 œufs pondus, on estime que :
— 591 chenilles meurent par maladie,
— 344 chenilles sont parasitées,
— 43 chenilles sont mangées par les oiseaux,
— 27 chrysalides sont éliminées par maladie,
— 2 chrysalides sont parasitées.
Il reste donc 3 chenilles qui deviendront des papillons ; compte tenu de la mortalité dans la population, on peut estimer que le taux de croissance de la population reste inchangé.

D) Proportion des individus des deux sexes dans une population animale : la croissance d'une population dépend aussi du rapport des sexes existant dans cette population. Le plus souvent, à l'intérieur d'une population donnée, le rapport des sexes n'est pas égal à un et, très souvent, il y a un déficit en femelles. C'est là encore un des facteurs limitant la croissance d'une population. Il faut tenir compte aussi du fait que l'espèce est monogame ou polygame.

3) FLUCTUATIONS DE LA POPULATION AUTOUR D'UNE CONSTANTE DANS UN ECOSYSTEME EN EQUILIBRE

L'effectif d'une population est très rarement stationnaire : ou il augmente (cas semblant le plus fréquent) ou il diminue. S'il augmente le plus souvent, c'est parce qu'il faudrait, dans une population où le rapport des sexes est égal à l'unité, que le taux de mortalité soit régulièrement très élevé pour que l'effectif reste stationnaire. Parfois, une mortalité massive affecte la population dont l'effectif va alors diminuer brutalement.

D'une façon très schématique, on peut distinguer deux types de fluctuations :

— Les fluctuations irrégulières intervenant soit sur des intervalles très longs (plusieurs dizaines d'années) et qui sont difficilement prévisibles, soit sur des intervalles plus courts (quelques années).

— Exemple : baisse d'effectif dans une population animale après plusieurs hivers rigoureux et reconstitution de l'effectif normal quelques années plus tard, l'effectif de la population se maintenant ainsi autour d'une valeur moyenne (pucerons décimés par un hiver rigoureux — lapins décimés après la myxomatose).

— Les fluctuations régulières : Ce sont, soit des fluctuations saisonnières (fréquentes chez les insectes : mouches, moustiques...) soit des fluctuations s'étendant sur plusieurs années : dans la vallée de la Romanche, en Oisans (La Grave ; Villar d'Arène) on assiste environ tous les dix à douze ans, à une invasion des mélèzes par les chenilles tordeuses dont l'effectif de la population varie dans l'intervalle de temps de un à mille par arbre.

Les causes des fluctuations dans l'effectif des populations semblent être nombreuses et demeurent encore assez obscures à plusieurs points de vue. Nous pouvons néanmoins énumérer quelques causes qui interviennent sur la variation du nombre d'individus à l'intérieur d'une population :

— Les facteurs climatiques interviennent aussi bien chez les animaux que chez les végétaux ; en montagne, lorsque la neige a été abondante l'hiver, la floraison estivale est elle aussi abondante, un grand nombre de plantes et de semences ayant été protégées par l'épais manteau de neige. On comprendra aussi que les facteurs climatiques interviennent plus chez les animaux à température variable que chez ceux à température constante.

— Certaines populations animales et végétales peuvent aussi être décimées par la maladie, les parasites, les prédateurs.

— Il y a souvent compétition à l'intérieur d'une même espèce d'une population : les perches adultes se nourrissent des jeunes perches et il y a là un facteur limitant l'extension de la population.

— Enfin, les fluctuations à l'intérieur d'une population peuvent dépendre de la densité de cette population : chez les mouettes qui vivent en groupes, lorsque la densité de la population augmente, le nombre de jeunes par couple augmente jusqu'à un maximum puis diminue si la densité de la population continue d'augmenter. Certains auteurs ont parlé de « régulation des naissances » (Jean Hamburger : La puissance et la fragilité. Flammarion éd. p 130, 131, 132) à l'intérieur d'une population animale.

4) PROBLEME DE SURVIE D'UN PETIT NOMBRE : SELECTION NATURELLE.

Nous avons vu précédemment (1.2.3) qu'il y a souvent disproportion entre le nombre de jeunes mis au monde par une femelle et le nombre d'adultes issus de ces jeunes ; il en est de même chez les végétaux où la disproportion entre le nombre de graines et celui de plantes adultes est encore bien plus grande.

Donc, les individus qui se trouvent normalement en excédent sont pratiquement condamnés et nous sommes ainsi conduits à parler d'une concurrence vitale entre espèces différentes, d'une véritable « lutte pour la vie » (Darwin), lutte de laquelle sortent vainqueurs ceux qui sont avantagés par rapport aux autres et qui ainsi sont seuls conservés : c'est le mécanisme classique de la sélection naturelle.

Deux exemples peuvent illustrer ceci : dans une population de marmottes, celles qui sont chétives ou malades ou blessées auront beaucoup plus de « chances » que les autres de se trouver éliminées par les prédateurs (aigles qui jouent ici un rôle très utile).

Dans un peuplement forestier non entretenu par l'homme, il y a une concurrence effrénée et les espèces les plus vigoureuses, ou les mieux exposées éliminent petit à petit les autres qui dépérissent et finissent par mourir.

Néanmoins, il ne faudrait pas généraliser la sélection naturelle à toutes les espèces car certains individus privés d'organes de défense ou de moyens de défense (mimétisme par exemple) se trouvent éliminés absolument au hasard par leurs prédateurs. Pour toutes les espèces peuvent se produire des hécatombes dues au seul hasard (destruction des espèces aquatiques lors du dessèchement d'une mare, etc.).

CONCLUSION: EVOLUTION D'UN ECOSYSTEME :

Un écosystème n'est pratiquement jamais stable et son évolution est un phénomène obligatoire car elle dépend étroitement des conditions qui règnent dans le milieu et de l'action de l'homme.

L'étude de l'évolution d'un écosystème est connue sous le nom de dynamisme du milieu.

Dans l'évolution d'un écosystème nous serons conduits à envisager deux points de vue :

1) - Evolution en fonction du temps : Nous pouvons distinguer une évolution à court terme et une évolution à long terme. Si nous étudions par exemple la cour de l'école, nous verrons un certain aspect de cette cour d'hiver où les arbres seront nus, le gazon ras, les animaux très rares. Si nous étudions ce même milieu au mois de mai, les arbres auront un aspect différent (feuilles-fleurs), le gazon aura poussé, la pelouse se sera peuplée de « mauvaises » herbes (renouée-séneçon) et fleurs (pissenlits-pâquerettes) ; des insectes viendront butiner ces fleurs, des oiseaux nicheront dans les arbres.

Des relevés faits à ces deux époques de l'année nous montrerons bien l'évolution de l'écosystème considéré.

Cet aspect de l'évolution caractérise le dynamisme saisonnier qui est bien visible dans n'importe quel écosystème. Beaucoup plus importante et délicate est l'évolution à long terme qui s'échelonne sur plusieurs années, voire sur plusieurs dizaines d'années : édification d'une forêt — comblement d'un étang...

2) - Sens de l'évolution : Nous ne considérerons ici que le dynamisme à long terme.

Si nous supposons un espace vierge (terrain vague) celui-ci va rapidement se peupler d'une flore et d'une faune caractéristiques suivant les conditions du milieu. En ce qui concerne les végétaux, l'espace vierge sera rapidement envahi de plantes basses et poussant rapidement et ce peuplement se maintiendra un certain temps puis, la concurrence aidant, certaines espèces seront éliminées au profit de certaines autres et un nouveau peuplement prendra la place du précédent, offrant une place plus importante aux végétaux hauts, arbustes et arbrisseaux qui laisseront à leur tour la place aux arbres et on aboutira inévitablement à une forêt, milieu en apparence stable. La forêt est d'ailleurs le terme ultime de l'évolution de la plupart des écosystèmes. Un étang se comblera petit à petit, deviendra marécage puis forêt ; les grandes plaines à blé étaient des forêts à l'époque de l'invasion romaine ; elles redeviendraient des forêts si l'homme disparaissait.

Les exemples que nous venons de décrire marquent les étapes d'une évolution progressive.

REMARQUE : l'état d'équilibre auquel aboutit l'évolution progressive d'un écosystème est aussi connu sous le nom de climax ; on parle de forêt climax ou de forêt climacique.

EXEMPLES D'EVOLUTION PROGRESSIVE :

Exemple n° 1. — Peuplements végétaux successifs d'un talus non entretenu et situé en bordure d'une petite route ou d'une voie ferrée.

Etat A : brome — centaurée — rumex — laitue sauvage — bourse à pasteur — trèfle des prés. Puis très rapidement ce premier peuplement qui forme un groupement caractéristique ou groupement pionnier évolue vers un autre peuplement B qui comprend des espèces différentes : chardons — armoise — potentille — saponaire — achillée — minette — linaire vulgaire.

Si le talus n'est absolument pas entretenu, assez rapidement va s'installer une végétation arbustive qui évoluera rapidement vers une ormaie et caractérisant le peuplement C : orme — sycomore — noisetier — frêne — aubépine — robinier — sureau — avec quelques lianes : clématite — bryone — lierre — et quelques herbacées : géranium herbe à Robert — lamier blanc — ortie — violette odorante.

D'un peuplement très épars A, on passe petit à petit à un peuplement plus dense B et on aboutit finalement à un peuplement forestier très dense et très touffu C.

Exemple n° 2. — (très simplifié).
A : étang : élodée — myriophylle — sagittaire — nénuphar. B : marécage : roseaux et divers carex. C : forêt marécageuse : aulnes et saules blancs — fougères — orties.

Considérons l'exemple n° 1 ci-dessus et supposons que le talus lorsqu'il est au stade B soit, pour des raisons quelconques, piétiné plus ou moins irrégulièrement. Ce piétinement empêchera l'évolution de B vers C et même il favorisera l'évolution de B vers A.

Supposons aussi dans notre exemple n° 2 que l'aulnaie C qui s'est installée à la place de l'étang A soit soumise à une large coupe ; rapidement cette zone soumise à la coupe redeviendra marécage avec abondance de roseaux et de carex. Ainsi, C évolue vers B.

De tels exemples nous montrent ce qu'est une évolution régressive.

Bien sûr. cette évolution régressive sera suivie à nouveau d'une évolution progressive.

Nous voyons ainsi qu'un écosystème présente des états d'équilibres successifs.

3) Causes de l'évolution des écosystèmes : Les deux exemples précédents nous montrent que la cause numéro un de l'évolution des écosystèmes est l'action de l'homme, mais il y a aussi d'autres causes ; action des facteurs climatiques, des facteurs géologiques (glissement de terrain par exemple) et compétition entre espèces.

En montagne par exemple, où l'érosion permet la formation d'immenses pierriers, on rencontrera des peuplements successifs s'installant sur le pierrier d'abord instable puis au fur et à mesure qu'il se stabilise d'autres peuplements prendront le relais et s'installeront de façon définitive.

L'évolution d'un écosystème se termine donc par un état d'équilibre stable (climax) à condition qu'il n'y ait aucune intervention ; une grande hêtraie est en équilibre stable à l'échelle humaine car une forêt naturelle renouvelle ses arbres environ tous les 200 ans.


Certains écosystèmes ont une évolution limitée ; par exemple, la végétation des fissures de rochers ou de vieux murs n'évolue guère car les conditions de milieu ne favorisent pas cette évolution.

L'évolution d'un écosystème revêt donc les caractères suivants :
— Elle résulte des conditions qui règnent dans le milieu.
— Elle est ordonnée et dirigée dans un sens ou dans l'autre.
— Elle est prévisible, à condition de bien connaître les conditions de milieu.
— Elle aboutit à un état de stabilité, état complexe où les relations entre les diverses espèces sont plus nombreuses, où les niches écologiques deviennent de plus en plus étroites.

4) Rupture d'équilibre : Dans un écosystème donné, un équilibre est maintenu grâce à deux faits essentiels : la plus ou moins grande constance des facteurs physiques du milieu et les relations entre les espèces de l'écosystème, principalement les relations entre les prédateurs et les proies.

Il suffit qu'un de ces faits varie pour qu'il y ait dans l'écosystème une rupture plus ou moins importante de l'équilibre qui y régnait.

a) Introduction d'une espèce nouvelle dans un écosystème.
Un cas typique et bien connu est l'introduction du lapin d'Australie : le jour de Noël 1859, vingt-quatre lapins sont introduits en Australie ; quelques années plus tard, ils pullulent, détruisent récoltes et pâturages, minant le sol par le creusement de leurs terriers ; les écosystèmes sont profondément déséquilibrés. La pullulation du lapin a été favorisée par l'absence de ses prédateurs.

En France, en Sologne, le lapin pullulait. En 1952, par une initiative individuelle, le virus de la myxomatose a été introduit dans la population de lapins ; il s'est propagé très rapidement là où la densité de la population était forte et 99 % de la population de lapins de Sologne s'est trouvée ainsi décimée en une année ; cela a permis la régénération des arbres et arbustes là où elle était impossible à cause du broutage des lapins, mais, conséquence imprévue, la myxomatose s'est étendue dans toute la France et aussi aux lapins de clapiers.

Une plante aquatique très connue, l'élodée, a été introduite en France en 1870. Aujourd'hui cette plante surnommée d'ailleurs « peste d'eau » envahit de nombreux étangs et cours d'eau, empêchant toute autre végétation de s'y installer.

On voit donc que l'introduction d'une espèce nouvelle dans un écosystème provoque automatiquement des réactions dans cet écosystème ; réactions qui se traduisent le plus souvent par une rupture d'équilibre ou parfois sont nécessaires au rétablissement de l'équilibre à condition qu'elles puissent être contrôlées et limitées.

b) Elimination d'une espèce dans un écosystème :
Si la disparition du lapin en Sologne a permis à la végétation de se reconstituer, elle a eu d'autres conséquences : certains prédateurs du lapin comme le renard ont modifié leur régime alimentaire et ont ainsi détruit d'autres espèces de l'écosystème (mulots - oiseaux) ; d'autres prédateurs comme les buses ont vu diminuer la densité de leur population car l'absence de proies a eu des répercussions sur la fécondité des buses qui s'est trouvée sérieusement diminuée : certaines buses ne se reproduisant pas.

L'élimination d'une espèce dans un écosystème provoque ainsi une rupture d'équilibre car les prédateurs de cette espèce peuvent changer d'écosystème et si l'espèce éliminée est elle-même prédatrice, ce sont alors les proies qui vont se mettre à proliférer.

c) Modification d'un facteur physique de l'écosystème :
Toute modification d'un facteur de l'écosystème risque d'entraîner l'élimination ou au contraire la prolifération d'une ou de plusieurs espèces. Donc, toute modification d'un facteur physique de l'écosystème introduit une rupture d'équilibre dans cet écosystème.

Un arbre abattu en forêt suffit à faire pénétrer la lumière dans le sous-bois et à cet endroit vont s'installer certaines plantes de lumière, modifiant le peuplement de l'écosystème forestier.

Il suffit que le degré d'acidité de l'eau d'une mare change pour que certaines espèces disparaissent de cette mare. Un hiver très rigoureux provoque l'élimination de certaines espèces dans un écosystème donné (flamants en Camargue après l'hiver 1956 — citronnier dans le midi de la France après ce même hiver).

Nous voyons donc que l'équilibre d'un écosystème est très fragile. Une simple modification peut entraîner et provoquer ainsi un déséquilibre parfois profond en raison de toutes les relations existant entre les différentes espèces d'un écosystème.

Finalement, un écosystème est en équilibre quand, dans les populations de cet écosystème, la natalité est égale à la mortalité et quand l'émigration est égale à l'immigration

Equilibe-déséquilibre d'un écosystème

5) Création par l'homme d'écosystèmes nouveaux :
Dans les paragraphes qui précèdent, nous avons pu entrevoir l'action de l'homme sur les équilibres biologiques.

L'homme parvient à créer de nouveaux écosystèmes par modification de l'écosystème initial. L'exemple le plus frappant est actuel : il s'agit, dans le cadre du remembrement, de la suppression des talus et des grandes haies du bocage breton, l'abattage des haies et la suppression des talus ont modifié les conditions physiques et biologiques de l'écosystème, si bien que nous pouvons parler de la création d'un nouvel écosystème où les prairies sont soumises à l'action intense des vents de l'ouest, où les animaux qui habitaient les haies ont disparu : c'est ainsi que se sont trouvées éliminées des populations de rapaces, d'insectivores, d'insectes utiles pour l'agriculture humaine (coccinelles) d'insectes pollinisateurs (bourdons) qui nidifiaient dans les talus ; c'est ainsi que les pucerons se sont mis à pulluler, les coccinelles qui limitaient l'extension de leur population ayant pratiquement disparu...

Nous voyons donc que des niches écologiques peuvent devenir désertes mais, très vite elles se repeuplent par une autre espèce qui, elle, aura été épargnée et deviendra vite envahissante.

L'intervention de l'homme conduit donc à la création de nouveaux écosystèmes mais ceux-ci sont le plus souvent en profond déséquilibre et de telles erreurs sont à éviter à tout prix. Malheureusement la gravité de certaines actions n'est pas toujours perçue à temps.

L'importance des modifications introduites par l'homme dans les écosystèmes naturels est soulignée par la comparaison des 2 pyramides illustrant un mode de vie primitif et une agriculture intensive.

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